Une antenne de navigation ne s'est pas ouverte sur un vaisseau cargo russe Progress lancé mercredi vers la Station spatiale internationale (ISS), une situation que les spécialistes russes ne jugent pour l'instant pas critique à deux jours de l'arrimage prévu vendredi.

«L'antenne du système d'approche automatique et d'arrimage ne s'est pour l'instant pas ouverte sur Progress», a annoncé un responsable du Centre de contrôle des vols (Tsoup) cité par Ria Novosti.

«Nous allons essayer de l'ouvrir au cours des prochains passages dans notre zone de contrôle. Dans tous les cas, cela n'influe pas sur les manoeuvres d'approche», a ajouté ce responsable, indiquant que des situations de ce type avaient trouvé une issue favorable par le passé.

Il a ajouté que la situation n'avait «rien de grave tant que la date et l'heure d'arrimage à l'ISS restaient les mêmes», permettant le maintien de la procédure automatique.

Le vaisseau de ravitaillement, qui emporte 2,5 tonnes de matériel scientifique, de carburant pour les moteurs de correction d'orbite de l'ISS, d'eau, de vivres et d'oxygène pour l'équipage de la station, a été lancé à 06h12 mercredi par une fusée Soyouz depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan.

Son arrimage à la Station spatiale internationale est prévu vendredi à 08h27.

Une deuxième tentative d'ouvrir l'antenne a échoué environ deux heures après le lancement du vaisseau et sa mise en orbite.

«Le résultat est pour l'instant toujours le même. Lors du passage dans notre zone de contrôle, nous n'avons pas réussi à ouvrir l'antenne», a indiqué un responsable du Centre de contrôle des vols peu après 08h00 à Ria Novosti.

«L'antenne s'est simplement un peu bloquée. Les dispositifs pyrotechniques qui doivent assurer l'ouverture ont fonctionné au moment prévu, mais malheureusement l'antenne ne s'est pas ouverte complètement», a ajouté ce responsable.

«Nous allons essayer par divers moyens. Nous avons encore du temps. De toutes façons, nous arrimerons le vaisseau à la station», a-t-il assuré.

Plusieurs vaisseaux Progress ont connu des problèmes lors de l'arrimage automatique dans le passé, sans que cela n'empêche finalement l'arrimage, effectué en définitive en mode manuel.

Le dernier incident de ce type date de juillet 2012, lorsqu'un vaisseau cargo Progress, qui s'était détaché de l'ISS pour tester une nouvelle procédure d'arrimage, n'avait réussi à s'y rattacher qu'à la deuxième tentative.

En août 2011, un vaisseau de ravitaillement Progress avait en revanche été perdu et s'était écrasé en raison de problèmes de moteurs sur son lanceur Soyouz.

Ces problèmes, qui s'inscrivent dans une série d'incidents et d'échecs essuyés par le secteur spatial russe depuis plusieurs années, n'ont heureusement pas touché à ce jour les vaisseaux pilotés Soyouz acheminant les équipages de l'ISS, et qui sont eux aussi lancés par la fusée du même nom.

Si elle n'est pas la seule à acheminer des vaisseaux cargo pour ravitailler l'ISS, la Russie est en effet désormais le seul pays capable d'assurer l'acheminement et la relève des équipages, depuis la mise au rebut pendant l'été 2011 de la dernière navette spatiale américaine.

Un nouvel équipage composé des Russes Pavel Vinogradov et Alexandre Missourkine, et de l'Américain Christopher Cassidy, a ainsi été acheminé sur l'ISS le 29 mars à bord d'un vaisseau Soyouz lancé de Baïkonour.

Ils ont rejoint le Russe Roman Romanenko, l'Américain Thomas Marshburn et le Canadien Chris Hadfield, arrivés en décembre pour une mission d'un peu moins de six mois.