La capsule non habitée Dragon de la société américaine SpaceX a amerri en douceur mardi dans l'océan Pacifique au large du Mexique, après une deuxième mission d'approvisionnement de la Station spatiale internationale (ISS) réussie pour le compte de la Nasa.

«Dragon a amerri à 16H34 GMT (12h34 à Montréa) sans encombre dans le Pacifique, Welcome home», a indiqué SpaceX dans un tweet.

La capsule a touché l'eau deux minutes plus tôt que prévu, freinée par trois parachutes géants, à quelque 320 km des côtes mexicaines. Des navires étaient en route pour la récupérer, a précisé la société.

Dragon avait été larguée du bras robotisé de la Station, manoeuvré par deux des six spationautes de l'équipage, à 10h56 GMT mardi (6h56 à Montréal) à 344 km à la verticale de l'Australie.

Le vaisseau de six tonnes s'était ensuite éloigné et avait décroché de l'orbite vers 15h40 GMT (11h40 à Montréa) à l'aide de ses moteurs orbitaux allumés durant dix minutes pour freiner sa vitesse.

Dragon est restée un peu plus de trois semaines à l'ISS où il a livré 544 kg d'équipements destinés à 160 expériences scientifiques.

Il ramène 1210 kg, notamment d'échantillons et de matériaux de recherche scientifique en biologie, biotechnologie et physique importants pour préparer les futurs voyages spatiaux habités de longue durée.

Ces expériences vont aider les scientifiques à évaluer les effets de longs séjours spatiaux sur l'organisme humain.

Les échantillons de plantes qui ont poussé dans la Station en microgravité devraient permettre de développer des techniques de culture durant de futures missions de longue durée dans l'espace et d'améliorer la production agricole sur Terre.

Enfin, les cristaux de protéines formés dans l'ISS pourraient aider au développement de cellules photovoltaïques et de semiconducteurs plus efficaces, souligne la Nasa.

SpaceX doit effectuer 12 missions

Il s'agissait du troisième vol de la capsule Dragon de SpaceX vers l'avant-poste orbital.

Dragon avait été le premier vaisseau privé, et reste le seul, à s'amarrer à l'avant-poste orbital en mai 2012 lors d'un vol de démonstration.

L'arrivée de Dragon à l'ISS le 3 mars avait été retardée de 24 heures par un dysfonctionnement de ses moteurs orbitaux peu après que la capsule eut atteint l'orbite, environ dix minutes après son lancement, le 1er mars, par une fusée Falcon 9, de la base de Cap Canaveral en Floride (sud-est).

Le retour de Dragon a également été repoussé de 24 heures en raison de mauvaises conditions météorologiques dans la zone d'amerrissage.

La Nasa parie sur SpaceX et d'autres sociétés pour prendre la relève des navettes spatiales, dont la dernière a volé en juillet 2011, afin de ravitailler à moindre coût l'ISS et y transporter des astronautes vers 2015.

Selon un contrat de 1,6 milliard de dollars avec la Nasa, SpaceX doit effectuer au total douze missions de fret à la Station.

La Nasa a également conclu un contrat de ravitaillement de la Station, de 1,9 milliard, avec Orbital Sciences Corporation, qui effectuera son premier vol d'essai prochainement de la nouvelle base spatiale sur la côte de Virginie (est) avec sa fusée Antares.

SpaceX, Boeing et Sierra Nevada ont aussi été retenus par la Nasa pour développer un vaisseau privé de transport de personnes vers l'ISS et d'autres destinations orbitales.

Pour le moment, les États-Unis dépendent des Soyouz russes pour acheminer leurs astronautes à l'ISS, à 63 millions de dollars le siège.

Pour le fret, la Nasa dépend également des vaisseaux automatiques européens ATV, japonais HTV et russe Progress. Mais ces derniers sont détruits après leur mission en retombant dans l'atmosphère.

La Nasa a contrôlé depuis son centre de Houston (Texas, sud) les manoeuvres de désamarrage et de largage de Dragon tandis que le centre de contrôle de SpaceX à Hawthorne en Californie a assuré les opérations de retour dans l'atmosphère, la Nasa apportant un soutien pour les communications.