Des étudiants en génie de l'Université Concordia enverront l'an prochain un satellite scientifique en orbite. Ils ont en effet gagné une compétition nationale financée par l'industrie spatiale canadienne en coiffant au poteau 11 autres universités.

«À ma connaissance, c'est la première fois que des étudiants québécois envoient un satellite en orbite», a expliqué Nicholas Sweet, étudiant en génie informatique, qui dirige actuellement le club spatial de Concordia. «Il y a eu des étudiants à l'Université de Toronto. Et aux États-Unis, il y a plusieurs compétitions du genre, par exemple au MIT [Massachusetts Institute of Technology].»

Le satellite sera lancé en 2013 ou au début de 2014, probablement à bord d'un missile intercontinental russe reconverti en lanceur. Il analysera pendant au moins un an une anomalie de radiations au-dessus de l'Antarctique, à un endroit où se croisent deux ceintures de radiations terrestres.

Comme le triangle des Bermudes

«Les astronautes de la Station spatiale internationale qui croisent ce point sentent l'anomalie, a dit M. Sweet. Quand ils ferment les yeux, ils voient des étincelles.»

Il s'agit en quelque sorte de la version spatiale du triangle des Bermudes, disparitions en moins.

Comment la mission a-t-elle été déterminée? «Quand nous avons été choisis parmi les 12 universités invitées à la compétition, au début de 2011, nous avons demandé à tout le monde de Concordia de nous donner des suggestions. Nous en avons eu des dizaines. Notre comité a voté démocratiquement pour choisir la mission la plus intéressante.» Le club spatial a compté de 15 à 20 membres pendant la réalisation du projet; en tout, 40 étudiants, presque tous en génie, y ont collaboré.

Le satellite a coûté de 60 000$ à 70 000$. Comme il pèse 8 kg et que les coûts de lancement tournent autour de 20 000$ par kilogramme, le budget total devrait être de 200 000$ à 250 000$.