La tempête solaire qui a atteint la Terre ce mardi matin ne devrait pas causer de problèmes majeurs, mais risque, en contrepartie, d'offrir un spectacle grandiose aux populations situées dans les latitudes nordiques.

«Ça va peut-être augmenter un petit peu la radiation qui va être perçue par les satellites et les astronautes (à bord de la station spatiale internationale), peut-être induire un peu de courant dans le sol, des choses comme ça. Peut-être perturber un peu les communications, mais on ne parle pas de quelque chose de sévère», a expliqué Pierre Langlois, chef de projet et expert en matière de perturbations solaires à l'Agence spatiale canadienne.

«C'est une bourrasque, mais ce n'est pas un orage sérieux», a-t-il ajouté.

Le front de la tempête, qui trouve ses origines dans une explosion survenue dimanche sur la surface du Soleil, a touché la Terre mardi matin et les vents solaires ont augmenté d'intensité depuis ce moment.

Ces vents solaires transportent notamment des radiations mais celles-ci ne présentent aucun risque pour les humains sur Terre. Même les astronautes de la station spatiale internationale, qui sont beaucoup plus exposés, n'auront pas besoin de se réfugier dans le compartiment spécialement prévu pour les protéger contre cette possibilité.

M. Langlois s'attend toutefois à un spectacle hors du commun dans le nord du pays.

«Ce qui risque d'arriver, c'est que beaucoup de particules vont être captées par la magnétosphère - le champ magnétique terrestre - et ça va rester dans la magnétosphère du côté nuit et on risque d'avoir de belles aurores boréales quand cette énergie va se libérer», a-t-il dit.

Côté communications, toutefois, on ne s'attend pas à un impact majeur sur les satellites. Les experts surveilleront toutefois les effets de la tempête sur les systèmes de localisation par satellite - les GPS - parce que ceux-ci, qui étaient très rares lors de la dernière tempête solaire, sont devenus omniprésents.

Quoi qu'il en soit, c'est un événement de routine, selon M. Langlois. «C'est seulement le cycle solaire qui recommence. On va en avoir d'autres, des pires que ça, sûrement. Mais je ne m'attends pas à des cataclysmes; ce qui se passe est dans l'ordre des choses. C'est une tempête normale.»

La dernière tempête solaire majeure, survenue en 1989, avait provoqué une gigantesque panne qui avait privé d'électricité la quasi-totalité du Québec.

Le plus important événement connu du genre est toutefois survenu il y a environ 150 ans alors que les services télégraphiques avaient été interrompus et des courts-circuits avaient été constatés à plusieurs endroits.