Le premier tir de la petite fusée européenne Vega, capable de placer 1,5 tonne en orbite basse, est prévu le 9 février depuis le Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou, a déclaré lundi le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA), Jean-Jacques Dordain.

Cette «date objectif» a été décidée lundi matin, a précisé M. Dordain, lors d'une conférence de presse.

Le lanceur léger Vega doit mettre en orbite les satellites LARES (acronyme de Laser Relativity Satellite) et ALMASat-1, ainsi que plusieurs microsatellites.

À la mi-octobre, la «date objectif» était le 30 janvier, «ça signifie que nous n'avons pas perdu beaucoup de temps sur une campagne difficile (...) où tout est nouveau», a ajouté M. Dordain.

Au cas où la campagne de lancement de Vega connaîtrait des difficultés d'ici là, M. Dordain a toutefois assuré qu'il ne laisserait pas de nouveaux retards interférer avec le lancement de l'ATV 3 Edoardo Amaldi, programmé le 9 mars.

L'ATV 3, qui doit ravitailler la Station spatiale internationale (ISS), utilisera en effet les mêmes stations au sol que Vega pour son lancement et il est nécessaire de disposer de suffisamment de temps pour reconfigurer ces stations entre le lancement de Vega et celui de l'ATV, a-t-il expliqué.

Si Vega est lancée le 9 ou le 10 février, «il n'y a pas d'interférence» mais en cas de délai supplémentaire, «on n'a pas des semaines devant nous de marge», a-t-il insisté.

«On a peut-être quelques jours. Si jamais on est prêt à lancer au mois de février et que, par extraordinaire, il nous faut deux ou trois jours de plus, je pense que c'est encore discutable. Mais je ne veux pas tabler là-dessus. Si on est en dehors des clous (...) je ne mettrai pas en péril la date de lancement de l'ATV 3 à cause de Vega», a lancé M. Dordain.

«Il y a aussi le fait qu'il y a des proverbes italiens qui disent qu'il vaut mieux ne pas partir un mardi ou un vendredi; c'est pour ça que le 9 est un jeudi. Et moi-même je ne souhaite pas tirer un 13, donc on a beaucoup de contraintes!», a ensuite plaisanté le patron de l'ESA.

L'Europe disposera à terme de trois fusées différentes au CSG, le «port spatial de l'Europe»: Ariane 5 ECA, capable de placer en orbite de transfert géostationnaire des charges utiles jusqu'à 9,5 tonnes, Soyouz (jusqu'à 3 tonnes) et Vega (1,5 tonne en orbite basse).

Soyouz a déjà à son actif deux lancements réussis depuis le CSG. Le 21 octobre, le lanceur russe avait placé en orbite les deux premiers satellites de Galileo, projet européen concurrent du GPS américain. À la mi-décembre, il a mis en orbite six satellites à missions militaires.