L'Agence spatiale européenne (ESA) a annoncé qu'elle allait cesser de tenter d'établir le contact avec la sonde martienne russe Phobos-Grunt, en perdition autour de la Terre depuis plusieurs semaines, si les tentatives faites vendredi se révélaient infructueuses.

«Nous avons déjà indiqué à nos collègues de l'institut (russe) Lavotchkine, que si les séances de communication, que nous avons menées aujourd'hui et ce soir sont un échec, nous devrons arrêter les tentatives» d'entrer en contact, a déclaré René Pichel, le représentant de l'ESA en Russie, cité par l'agence de presse Interfax.

Selon lui, ni les Européens, ni les Russes ne sont parvenus à établir le contact avec la sonde Phobos-Grunt depuis plus d'une semaine. Or, les équipements et les personnes mobilisés pour établir la communication doivent désormais se concentrer sur d'autres projets.

«Cela mobilise des ressources que nous pourrions utiliser sur d'autres projets», a-t-il déclaré.

La station au sol de l'ESA à Perth (ouest de l'Australie) avait brièvement établi le contact avec le satellite russe fin novembre, parvenant à lui faire envoyer des «données de télémétrie».

Mais, par la suite, de nouvelles tentatives sont restées sans réponse, a indiqué la semaine dernière l'ESA dans un communiqué.

De son côté, l'agence spatiale russe Roskosmos était également parvenue, peu après l'ESA, à entrer en communication, de son centre de Baïkonour (Kazakhstan), avec la sonde pour la première fois depuis son lancement.

Phobos-Grunt a été envoyé dans l'espace au cours de la nuit du 8 au 9 novembre, mais au lieu d'emprunter la trajectoire vers Phobos, l'une des lunes martiennes, il est resté en orbite autour du globe terrestre.

Il s'agissait de la première tentative de la Russie de procéder à une mission d'exploration interplanétaire depuis l'échec en novembre 1996 de la sonde Mars 96, qui était retombée dans l'océan Pacifique.