Les chances sont «très, très faibles» de sauver Phobos-Grunt, la première sonde interplanétaire lancée par la Russie depuis 15 ans, et elle pourrait s'écraser sur Terre début décembre faute d'avoir pris la route de Mars, ont indiqué vendredi des sources au sein du secteur spatial.

«Cette nuit (de jeudi à vendredi), plusieurs tentatives d'obtenir les données télémétriques de l'appareil ont été entreprises. Toutes se sont soldées par un résultat nul. Les chances de sauver la sonde sont très, très faibles», a indiqué cette source à l'agence Interfax.

Les spécialistes russes mais aussi ceux de la NASA et de l'Agence spatiale européenne (ESA) vont encore poursuivre leurs efforts vendredi pour tenter de prendre contact avec l'appareil. Si l'échec se confirme, la sonde s'écrasera sur Terre.

«Je pense que la sonde ne tombera pas sur Terre avant le 3 décembre», a indiqué une source russe à l'agence Ria Novosti.

La sonde Phobos-Grunt a été lancée dans la nuit de mardi à mercredi par une fusée Zenit du cosmodrome russe de Baïkonour, au Kazakhstan. Mais elle est restée en orbite autour de la Terre au lieu d'être propulsée par ses moteurs additionnels vers Phobos, un satellite de Mars.

Un échec de cette sonde condamnerait par ailleurs aussi la première mission martienne de la Chine, Phobos-Grunt étant aussi censé mettre en orbite autour de Mars le satellite Yinghuo-1, qui doit étudier la surface et le champ magnétique de la planète rouge.

Phobos-Grunt est la première tentative de la Russie de procéder à une mission d'exploration interplanétaire depuis l'échec en novembre 1996 de la sonde Mars 96, qui était retombée dans l'océan Pacifique.