Le satellite américain de 6,3 tonnes devant retomber sur Terre vendredi soir ou samedi matin a changé d'orientation, rendant possible la chute de débris aux États unis, a indiqué vendredi la NASA, qui avait auparavant exclu cette éventualité.

L'agence spatiale américaine avait déclaré jeudi que selon ses projections les 26 morceaux du satellite qui pourraient survivre à la rentrée dans l'atmosphère ne retomberaient probablement pas en Amérique du Nord.

L'Italie avait alors été évoquée comme une zone possible de pluie de ces débris métalliques.

«L'orientation du satellite a apparemment changé et sa descente se ralentit», écrit la Nasa dans son dernier bulletin publié vendredi à 10h45.

«Il y a une faible probabilité que des débris tombent aux États-Unis (...) en raison du changement dans la vitesse de descente», ajoute l'agence spatiale.

De la taille d'un petit bus, le satellite --nommé «Upper Atmosphere Research Satellite» (UARS)-- devrait plonger vers le sol en fin de journée vendredi ou tôt samedi matin.

Cependant «il est encore trop tôt pour prédire avec certitude l'heure et l'endroit de son entrée dans l'atmosphère», poursuit l'agence, précisant que les prédictions s'affineront au cours des 12 à 18 prochaines heures.

L'U.S Strategic Command, qui traque en permanence grâce à un réseau de radar près de 20 000 objets orbitaux de plus de dix centimètres de longueur, prédit quant à lui un retour dans l'atmosphère du satellite vers 11h33 samedi, au moment où il se trouvera au-dessus du sud de l'océan Indien.

Mais cette prédiction reste soumise à une marge d'incertitude de plusieurs heures: compte tenu de la vitesse du satellite --plus de 26 000 kmh--, cela peut correspondre à des dizaines de milliers de kilomètres de différence.

La Nasa reste toujours rassurante quant au danger présenté par la chute des morceaux du satellite pour les populations: selon l'agence et d'autres experts américains, le risque qu'un de ces débris blesse une personne ou provoque des dégâts matériels est «extrêmement faible».

Il y a une chance sur 3200 que quelqu'un, quelque part dans le monde, soit touché par un de ces débris --ce qui, sur une planète peuplée de sept milliards d'habitants et dont 90% de la surface est inhabitée revient à une probabilité de 0,03%.

La plus grande partie du satellite brûlera en rentrant dans les couches denses de l'atmosphère.

Les débris qui pourraient retomber sur Terre sur une distance de 750 km auront un poids qui variera de un à 158 kg, selon la Nasa.

La FAA, l'autorité américaine de l'aviation civile, a toutefois publié un bulletin jeudi mettant en garde les pilotes contre «un danger potentiel» représenté par ces débris.

L'UARS est le plus gros satellite de la Nasa à plonger dans l'atmosphère depuis 1979 quand Skylab, 90 tonnes, était retombé dans l'ouest de l'Australie.

Selon l'agence spatiale, des objets d'une taille comparable à l'UARS retombent vers la Terre environ une fois par an.

L'UARS, d'un coût de 750 millions de dollars, avait été mis sur orbite en 1991 par la navette Discovery pour étudier la haute atmosphère, dont les trous dans la couche d'ozone. Il a été mis hors service en 2005 après avoir épuisé son carburant.

En cas de blessure ou de dommage causé par la chute d'un débris de l'UARS, les États-Unis verseraient des compensations aux victimes en vertu d'une convention internationale conclue en 1972.

La chute de ce satellite captive l'intérêt du public américain, comme en témoignent les réseaux sociaux, inspirant surtout l'humour.

Ainsi le New York Times cite la page Facebook d'un rabbin de Baltimore: «J'ai plus de chance d'être frappé par un morceau de ce satellite que de gagner à la loterie».