L'équipage d'Atlantis a vécu une nuit et une matinée peu ordinaires vendredi, réveillé par une chanson et un message personel de l'ex-Beatle Paul McCartney, suivis quelques heures après d'un appel téléphonique du président américain Barack Obama.

Avant cela, les quatre astronautes de la navette avaient été réveillés au milieu de leur nuit par l'alarme d'un des cinq ordinateurs principaux de l'orbiteur à la suite d'une panne.

Après s'être rendormis, ils ont été tirés de leur sommeil unpeu avant 1h00 du matin par la chanson Good Day Sunshine interprétée par Paul McCartney ainsi que du message spécial de ce dernier à l'équipage: «Bonjour les gars, c'est l'heure du réveil! Bonne chance pour votre dernière mission».

En fin de matinée, ils ont reçu un appel de la Maison Blanche dont ils avaient été informés jeudi soir.

«J'appelais pour commander une pizza et je ne m'attendais pas à me retrouver dans l'espace», a plaisanté M. Obama en entamant la conversation avant de reprendre aussitôt un ton sérieux pour les féliciter.

«Cette mission marque le dernier vol du programme de la navette spatiale et aussi le début d'une nouvelle ère exaltante pour repousser la frontière de l'exploration spatiale et des vols spatiaux habités», a-t-il déclaré lors de cette communication téléphonique d'une quinzaine de minutes depuis le Bureau ovale avec les quatres membres d'équipage d'Atlantis et les six astronautes de l'ISS. La conversation a été retransmise en direct par la télévision de la Nasa.

«Des équipages comme le vôtre vont continuer à faire fonctionner la Station spatiale internationale dans les années à venir (...) et j'ai assigné à la Nasa la nouvelle mission ambitieuse de développer les technologies et systèmes spatiaux qui seront nécessaires à l'exploration au-delà de la Terre et à l'envoi d'hommes sur Mars», a dit M. Obama.

Le président a aussi évoqué les prochains vols commerciaux américains qui devraient acheminer vers 2015 des astronautes de la Nasa et privés à l'ISS et prendre la relève de la navette.

D'ici là les États-Unis dépendront des Soyouz russes pour transporter ses astronautes à l'ISS à au moins 51 millions de dollars le siège.

Concernant le dysfonctionnement informatique, les responsables de la mission à Houston (Texas, sud) ont précisé que l'ordinateur numéro 4 (GPC) «était utilisé pour gérer les systèmes de bord quand il a cessé de fonctionner jeudi, déclenchant une alarme».

Les astronautes ont pu le reprogrammer avec succès et le commandant de bord Chris Ferguson a ultérieurement minimisé l'ampleur de cet incident dans une interview à la télévision de la Nasa, le qualifiant «de problèmes mineurs».

Kwatsi Alibaruho, directeur de vol de la navette, a expliqué durant une conférence de presse vendredi que l'analyse des données de l'ordinateur défaillant se poursuivait «sans avoir encore permis de déterminer l'origine de la panne».

Il s'est aussi dit prudemment optimiste que jusqu'à présent aucune erreur n'ait été détectée dans le logiciel, soulignant que le fonctionnement d'un seul des cinq ordinateurs de bord suffit à assurer la mission.

«Mais pour le moment je m'attends à ce que les cinq ordinateurs fonctionnent pour le retour de la navette sur la Terre», a dit Kwatsi Alibaruho.

Atlantis est amarrée à l'ISS depuis dimanche pour l'ultime mission d'une navette trente ans après le premier vol d'un orbiteur.

Cette mission de 13 jours a pour principal objectif la livraison de quatre tonnes de vivres, équipements et pièces de rechange permettant de satisfaire les besoins de l'avant-poste orbital et de son équipage permanent de six astronautes pendant un an.

Atlantis doit se poser en Floride jeudi 21 juillet peu avant six heures du matin.