La prochaine tentative de lancement de la navette américaine Endeavour n'aura pas lieu avant le 8 mai au plus tôt, la réparation d'une panne électrique nécessitant plusieurs jours de travail, ont annoncé dimanche les responsables de la mission.  

«Nous pouvons vous dire qu'un lancement ne sera pas tenté avant au plus tôt le 8 mai», a dit Mike Moses, chargé de coordonner les responsables de la mission, lors d'une conférence de presse.

«Nous ne fixons même pas encore le calendrier (en vue d'un lancement) aujourd'hui car il y a encore beaucoup de travail à faire dans l'immédiat», a-t-il ajouté, notant qu'une nouvelle date ne serait pas décidée avant mardi.

L'objectif est de retirer la boîte d'avionique défectueuse lundi --une pièce de 18 à 22 kilos--afin d'en installer une nouvelle d'ici mardi soir, a précisé Mike Moses. Ensuite il faudra effectuer une série de tests, ce qui prendra deux jours, et également analyser l'ancienne boîte, a-t-il dit.

Si l'ultime lancement d'Endeavour peut avoir lieu le 9 ou le 10 mai, le dernier vol d'une navette, Atlantis, prévu fin juin, ne devrait pas être affecté, a jugé Mike Moses, ajoutant qu'au-delà de cette date il y aura un impact.

Les ingénieurs ont travaillé toute la nuit de samedi à dimanche sur l'orbiteur pour déterminer l'origine du problème.

Cette boîte d'avionique, située dans le compartiment moteur de l'orbiteur, distribue l'électricité, notamment au thermostat défaillant d'un système de chauffage essentiel pour éviter que ne gèlent dans l'espace des conduites de carburant d'un des trois turbogénérateurs d'Endeavour.

Au moins un de ces générateurs est nécessaire pour faire fonctionner le système hydraulique de l'orbiteur.

La défaillance de ce thermostat avait conduit la Nasa à renoncer vendredi au lancement d'Endeavour moins de trois heures avant le décollage.

Les six astronautes de l'équipage, dont l'Italien Roberto Vittori de l'Agence spatiale européenne (ESA), sont déjà retournés à leur base à Houston tôt dimanche pour y effectuer quelques jours supplémentaires d'entraînement.

Le report du lancement d'Endeavour vers la Station spatiale internationale (ISS) a été une énorme déception pour la foule estimée à 750 000 personnes, venues admirer le spectacle.

Le président Barack Obama, qui devait assister au lancement avec sa famille, est néanmoins venu au Centre spatial Kennedy vendredi.

La parlementaire Gabrielle Giffords, blessée par balle à la tête lors d'une fusillade en Arizona en janvier et qui est l'épouse du commandant de bord d'Endeavour, Mark Kelly, avait fait le déplacement en Floride. Elle est elle aussi retournée à Houston et devrait revenir pour le lancement, annonçait dimanche sa page Facebook.

Le principal objectif de la dernière mission d'Endeavour est la livraison à l'ISS du spectromètre magnétique Alpha 2 (AMS), un module de sept tonnes et de deux milliards de dollars visant à s'attaquer aux plus grandes questions posées par la formation de l'Univers comme l'existence de l'antimatière ou la nature de la matière noire invisible.

L'AMS est le fruit d'une collaboration entre 16 pays dirigée par le professeur Samuel Ting du Massachusetts Institute of Technology, prix Nobel de physique.

Après le dernier vol d'une navette, effectué fin juin par Atlantis, la Nasa dépendra des Soyouz russes pour acheminer ses astronautes vers l'ISS au prix de 51 millions de dollars le siège en attendant qu'un autre vaisseau américain, sans doute commercial, ne prenne la relève d'ici 2015 au mieux.

Les trois orbiteurs, Discovery, Endeavour et Atlantis ainsi qu'Enterprise, un véhicule expérimental n'ayant jamais volé dans l'espace, ont été attribués à quatre musées américains.