Deux astronautes de Discovery ont débuté mercredi avec une quarantaine de minutes de retard la seconde et ultime sortie orbitale de la mission, la dernière pour le plus ancien des trois orbiteurs américains, a indiqué un porte-parole de la Nasa.

Steve Bowen, 47 ans, et Alvin Drew, 48 ans, ont émergé à 15H42 GMT de la chambre de décompression de la Station spatiale internationale (ISS), où ils ont passé la nuit.

Ce contre-temps a résulté d'une fuite mineure du scaphandre spatial de Steve Bowen due apparemment à une défaillance d'un joint dans un bidon d'hydroxyde de lithium qui absorbe le gaz carbonique.

Lors de cette sortie devant durer 6h30, les deux astronautes doivent exécuter un ensemble de tâches et notamment retirer une protection thermique d'une plateforme de l'ISS, détacher une petite plateforme se trouvant sur le laboratoire européen Columbus et installer une caméra sur le robot Dextre.

Dextre, une contribution de l'Agence spatiale canadienne, partie du bras robotique de l'ISS, Canadarm2, également fourni par le Canada, sert à l'entretien de la Station. Le robot est télécommandé de l'intérieur par des astronautes. À l'aide de ses deux bras, il remplace de petites pièces à l'extérieur de l'avant-poste orbital.

C'est la deuxième sortie orbitale pour Alvin Drew et la septième pour Steve Bowen, qui remplace Tim Kopra, initialement sélectionné pour la dernière mission de Discovery mais qui s'est blessé dans un accident de bicyclette.

Lundi, lors de la première sortie orbitale, Steve Bowen et Alvin Drew avaient notamment déplacé, aidés par Canadarm2, une pompe à ammoniaque défectueuse de 362 kilos, remplacée en août 2010.

Le module de fret multifonctionnel Leonardo d'une masse de 12,8 tonnes, livré par Discovery, a été attaché mardi de façon permanente à l'ISS à l'aide du bras Canadarm2 piloté de l'intérieur de la Station.

La Nasa a aussi donné le feu vert lundi pour allonger d'un jour la mission de Discovery à l'ISS la portant au total à douze jours dont huit amarrés à la Station.

Ce temps supplémentaire sera surtout consacré à l'aménagement de Leonardo, qui a été construit en Italie.

En revanche, les responsables de l'ISS n'ont pas autorisé un survol de la Station par le Soyouz russe qui y est amarré, la partie russe s'est prononcée contre pour des raisons de sécurité.

Le but de ce survol était de faire une photo historique de la Station à laquelle pour la première et dernière fois sont amarrés tous les vaisseaux spatiaux volant vers l'ISS.

Il y a ainsi les vaisseaux cargo automatiques japonais, HTV-2, européen ATV-2 Johannes Kepler, le Progress russe et la navette Discovery et un autre Soyouz de secours pour évacuer cosmonautes et astronautes. Un Soyouz n'a que trois places.

Discovery avait été lancée du Centre Spatial Kennedy en Floride le 24 février pour son dernier vol dans l'espace et s'était amarrée à la Station spatiale samedi dernier.

Elle sera aussi la première des trois navettes restant dans la flotte à aller dans un musée probablement à la fin de l'année.

Il reste au plus deux autres vols de navette, celui d'Endeavour le 19 avril et celui d'Atlantis fin juin.

Il s'agit de la 156e sortie orbitale par des astronautes dans le cadre de la construction de l'ISS débutée en 1998 et qui est quasiment achevée.

Son utilisation a été prolongée de 2015 à au moins 2020.