Le satellite européen Planck vient de découvrir un superamas de galaxies, une des plus grandes structures connues de l'univers, grâce à son empreinte sur le rayonnement fossile, vestige de la première lumière échappée dans l'univers 380 000 ans après le Big Bang.

«Il s'agit d'une première pour le satellite», a déclaré le Centre national français de la recherche scientifique (CNRS) mercredi dans un communiqué.

Le Soleil est une des plus de cent milliards d'étoiles de notre galaxie, la Voie Lactée. Un amas peut regrouper des centaines, voire des milliers de galaxies. Ces amas peuvent eux-mêmes constituer des superamas, les plus grandes structures connues de l'univers.

Lancé depuis dix-neuf mois sur les traces de «l'éclat disparu de la formation des mondes», selon l'expression d'un célèbre astronome, le satellite Planck doit cartographier la totalité du ciel, en captant des photons (particules de lumière) maintenant très froids (-270°C).

Invisible à nos yeux, ce rayonnement ultrafroid se détecte dans des longueurs d'onde millimétriques.

Les photons fossiles que Planck capte peuvent être «légèrement altérés» lors de leur passage à travers les amas ou superamas de galaxies, ce qui permet de découvrir la présence de ces grandes structures de l'univers «avec une précision inégalée», souligne le CNRS.

«Au cours de leur parcours à travers l'Univers, les photons du rayonnement fossile interagissent avec la matière qu'ils rencontrent. Ces interactions laissent des empreintes chargées d'informations précieuses sur l'évolution de l'Univers», explique Nabila Aghanim de l'Institut d'astrophysique spatiale d'Orsay (Essonne).

La fréquence des photons issus du fond cosmologique est ainsi légèrement modifiée.

Le rayonnement fossile baigne tout l'espace et constitue, selon les scientifiques, «la trace indélébile, maintenant refroidie, que l'Univers a laissée de sa jeunesse». Avec l'expansion de l'univers, ce rayonnement émis 380 000 ans après le Big Bang à une température d'environ 3000 degrés a vu sa longueur d'onde augmenter et sa température diminuer considérablement.