Des équipes internationales d'astronomes ont découvert un nouveau type de supernova, violente explosion d'étoile, qui pourrait expliquer la quantité relativement élevée de calcium trouvée dans les galaxies, selon des travaux publiés mercredi dans la revue scientifique Nature.

En dispersant dans l'univers les éléments chimiques (carbone, oxygène, fer...) formés au coeur des étoiles, les supernovae enrichissent le milieu interstellaire en matériaux servant aux générations futures d'étoiles, voire à la création de planètes et à l'émergence de la vie.

Il existait jusque-là deux principaux types de supernova. De jeunes étoiles très massives ayant rapidement consommé leur carburant nucléaire explosent violemment en fin de vie, lorsqu'elles s'effondrent sous leur propre poids, donnant naissance à des étoiles à neutrons ou des trous noirs.

De vieilles naines blanches, très denses résidus d'étoiles du même type que le Soleil, peuvent aussi exploser lorsqu'elles accumulent à leur surface des gaz provenant d'une étoile proche.

Ces dernières supernovae de type 1a, dont la luminosité propre est bien connue des astronomes, servent de «chandelles-standard», c'est-à-dire d'étalons pour apprécier les distances et l'expansion de l'univers.

La supernova observée en janvier 2005 (SN2005E) dans la galaxie NGC 1032, située à 110 années-lumière (1 AL= 9460 milliards de km), ne correspond à aucun de ces deux types, selon l'équipe d'astronomes dirigée par Hagal Perets (Havard-Smithsonian Center for Astrophysics, Etats-Unis) et Avishay Gal-Yam (Institut Weizmann, Israël).

C'est l'une des huit «supernovae riches en calcium» connues, relève dans un communiqué l'Université de Californie (Berkeley, Etats-Unis) où se trouve le télescope automatique ayant permis cette observation.

«La SN 2005E était une différente sorte de "bang". Celle-là et les autres supernovae riches en calcium pourraient constituer une véritable catégorie», explique Alex Filippenko, directeur du télescope KAIT et co-auteur de l'étude.

Près de la moitié de la masse de matière éjectée lors de l'explosion était du calcium, selon les chercheurs.

C'est comme si le septième de la masse du Soleil avait été disséminé dans l'espace sous forme de calcium. Il suffirait alors, selon les chercheurs, de quelque supernovae de ce type par siècle pour produire la quantité de calcium détectée dans des galaxies comme notre Voie Lactée, et présent dans les organismes vivant sur Terre.

Ce type de supernova entrainant par ailleurs la dispersion de titane radioactif expliquerait aussi la concentration au centre de notre galaxie de positrons, des antiparticules de l'électron.

Les interprétations divergent quant au type d'étoile concernée. D'après l'équipe de MM. Perets et Gal-Yam, ce nouveau type de supernova serait dû à l'explosion partielle d'une naine blanche ayant capté l'enveloppe d'hélium de sa compagne, une naine blanche également.

Mais une équipe de chercheurs de l'université d'Hiroshima (Japon) estime qu'une étoile huit à douze fois plus massive que le Soleil pourrait être à l'origine de l'explosion, selon une autre étude publiée cette semaine dans Nature.