Le patron de la Nasa s'est dit prêt mardi à coopérer avec la Chine dans l'exploration spatiale, au moment où l'agence américaine doit revoir à la baisse ses ambitions pour des raisons budgétaires.

«Je suis tout à fait prêt à discuter avec les Chinois pour essayer d'en faire des partenaires dans les projets spatiaux. Je pense que c'est une nation très capable», a déclaré Charles Bolden lors d'une visite à Tokyo.

L'intervention du chef de la Nasa intervient le jour même où le président américain Barack Obama, en tournée en Chine, a proposé à son homologue chinois Hu Jintao de coopérer dans une pluralité de domaines.

«Si nous coopérions, nous serions probablement meilleurs que si nous ne le faisions pas», a souligné M. Bolden.

La Nasa est confrontée à des contraintes budgétaires qui pourraient la forcer à abaisser ses ambitions.

Une commission d'experts indépendants nommée par M. Obama a annoncé en octobre que les programmes de vols habités envisagés - un retour des Américains sur la Lune à l'horizon des années 2020 et au-delà l'envoi d'un homme vers Mars - étaient trop ambitieux au vu du budget alloué à l'agence spatiale.

A l'heure actuelle, la maintenance de la Station spatiale internationale (ISS) est le seul programme réaliste, selon ces experts.

Avec la mise hors service des trois navettes spatiales américaines en septembre 2010, les Etats-Unis n'auront en outre aucun moyen de transporter leurs astronautes vers l'ISS, jusqu'au premier vol prévu de la capsule Orion au plus tôt en 2015.

Durant cette période, les Etats-Unis dépendront des Soyouz russes ou de lanceurs privés pour acheminer leurs astronautes vers la station.

La Chine en plein boom économique a de son côté investi des milliards de dollars dans des programmes spatiaux. Elle a déjà envoyé trois missions dans l'espace, dont l'une ponctuée d'une sortie dans le cosmos.

«Les Chinois ont démontré leur capacité à envoyer des hommes dans l'espace, ce que seules deux autres nations ont fait (les Etats-Unis et l'URSS puis la Russie, ndlr). Je crois que c'est une réussite que l'on ne peut ignorer», a souligné M. Bolden.