Le conflit entre Guy Laliberté et Claude Péloquin s'envenime. Le fondateur du Cirque du Soleil, qui se dit «déçu» de son «vieux chum», a écrit à ses employés pour leur donner l'«heure juste» sur la situation.

Guy Laliberté a fait parvenir une lettre aux artisans du Cirque pour réagir aux propos de l'écrivain Claude Péloquin. «Il était important que je fasse le point avec vous car il en va de mon intégrité, de celle du Cirque du Soleil et de celle de la fondation One Drop», écrit-il dans la missive obtenue par Cyberpresse.

Guy Laliberté devait lire le poème de son ami Claude Péloquin, auteur de la chanson Lindberg, durant son voyage dans l'espace. Il s'est toutefois ravisé la semaine dernière pour confier la rédaction de l'oeuvre à l'auteur Yann Martel.

Claude Péloquin a déclaré sur plusieurs tribunes que Guy Laliberté lui avait tourné le dos parce qu'il refusait de le rémunérer et de lui céder ses droits d'auteur.

Faux, rétorque Guy Laliberté, qui affirme que son équipe demandait plutôt une «licence» pour que sa fondation, One Drop, utilise le poème «à perpétuité».

Claude Péloquin «conservait ses droits et pouvait utiliser son oeuvre dans des recueils ou dans des lectures publiques à la seule condition de respecter l'embargo du 9 octobre 2009, soit la date de notre événement artistique», avance Guy Laliberté.

Le fondateur du Cirque du Soleil écrit qu'il était persuadé que Claude Péloquin travaillerait bénévolement, comme les autres artistes qui participent au projet. «Il m'a dit: "Guy, j'ai une dette morale envers toi et ça me fait plaisir de participer"», souligne Guy Laliberté. Il précise que, par le passé, il a acheté plusieurs oeuvres à Claude Péloquin et lui a versé 116 000$ pour lui offrir «plus de tranquillité» pendant sa création.

L'agent de Claude Péloquin, Peter George, contredit la justification de Guy Laliberté. «Dans la proposition, Claude devait léguer ses droits moraux et il n'était pas question d'embargo, assure-t-il. Oui, l'écriture se faisait gratuitement. Mais les termes de l'exploitation commerciale n'avaient jamais été discutés.»

«Je suis d'autant plus déçu de Claude Péloquin aujourd'hui qu'il essaie de se faire de la publicité sur notre dos», conclut pour sa part Guy Laliberté.