Une fuite d'hydrogène a forcé le report du décollage de la navette Endeavour, à bord de laquelle Julie Payette doit s'envoler pour sa seconde mission dans l'espace. L'astronaute québécoise partira peut-être mercredi ou samedi prochain, mais le décollage pourrait aussi être retardé jusqu'à la mi-juillet.

La fuite est survenue au même point du réservoir externe de la navette que lors d'une mission en mars dernier. Les ingénieurs de la NASA avaient alors remplacé une pièce, ce qui avait réglé le problème sans qu'ils puissent en déterminer la cause, ce qui cause une certaine inquiétude.

«Le fait que ce soit au même endroit et que ça ait été découvert presque au même moment donne un peu la chair de poule», a déclaré au site Space.com le directeur du lancement, Mike Peinbach. «L'hydrogène est une substance très volatile. On ne blague pas avec ça.»

Un lancement mercredi impliquerait le report du lancement d'une mission robotique vers la Lune depuis la base militaire de Cap Canaveral, qui est située à côté de celle d'où part la navette. Dès que la fuite a été identifiée, à l'aube hier matin, la NASA a commencé des négociations avec l'équipe de la mission lunaire. Si la navette Endeavour ne peut pas partir cette semaine, son lancement n'aura pas lieu avant le 11 juillet. Cela pose problème parce qu'il reste encore sept missions d'assemblage de la station spatiale, lesquelles doivent toutes avoir lieu avant la fin de 2010, la date prévue pour la mise à la retraite des trois navettes restantes.

La fuite est survenue à une valve qui permet d'évacuer du gaz quand la pression augmente trop à cause de la hausse de la température. Le réservoir externe d'hydrogène liquide est sous une réfrigération intense parce que le point d'ébullition de ce gaz est de moins 253°. Mais des variations de température sont possibles, d'où la nécessité de cette valve de sûreté pour évacuer l'hydrogène gazeux qui se forme.

À bord de la navette Endeavour, Julie Payette passera 16 jours en orbite, l'une des plus longues missions à ce jour. Elle se chargera de près de la moitié des dizaines de manipulations des bras robotiques, notamment pour terminer l'assemblage du laboratoire japonais Kibo. Elle côtoiera aussi le Canadien Robert Thirsk, qui vient de décoller de Baïkonour à bord d'une capsule Soyouz pour un séjour de six mois dans la station spatiale. Ce sera la première fois que deux Canadiens sont en orbite en même temps.

Lors de son premier séjour, il y a 10 ans, l'astronaute de 45 ans avait assisté aux balbutiements de la station spatiale. Sa mission n'était que la deuxième à pénétrer dans la station, et elle y avait apposé le sceau de l'Agence spatiale canadienne.