Le second survol par la sonde américaine Messenger de Mercure en octobre 2008 a révélé une planète beaucoup plus active que ne le pensaient les astronomes, selon quatre études publiées jeudi.

Les plus de 1200 images couleur à très grande résolution prises par les caméras à bord de la sonde ont aussi permis de découvrir un énorme bassin de près de 800 km de long, bien préservé et portant des signes d'activités volcaniques et géologiques passées.

Ce bassin baptisé Rembrandt, est le premier observé sur Mercure dont le terrain est bien exposé et pas recouvert d'une épaisse couche de cendres volcaniques comme c'est normalement le cas sur cette planète,

«Ce bassin s'est formé il y a environ 3,9 milliards d'années près de la fin d'une période de bombardements intenses de météorites», explique Thomas Watters de la Smithsonian Institution à Washington, un des membres de l'équipe scientifique de Messenger et principal auteur d'une de ces études toutes parues dans la revue Science datée du 1er mai.

«Le deuxième survol de Mercure (le 6 octobre 2008) a permis de faire de nombreuses découvertes dont l'une des plus surprenantes a été l'ampleur du changement des interactions entre le champ magnétique de la planète et les vents solaires comparativement aux observations faites lors du premier passage de Messenger en janvier 2008», explique Sean Solomon, astronome de la Carnegie Institution à Washington, principal scientifique de la mission.

Messenger a révélé, lors de ce second survol 30% de la face cachée et mystérieuse de Mercure, plus petite planète du système solaire.

La sonde est passée à 201 km au-dessus de l'équateur de Mercure à une vitesse de 23 818 km/heure.

Combiné avec les données obtenues lors du premier survol de Mercure par Messenger le 14 janvier et par Mariner 10 (premier engin à s'approcher de Mercure à trois reprises en 1974 et 1975), ce deuxième vol a permis d'étendre la surface totale observée à environ 95% de la planète, avaient précisé précédemment les responsables de cette mission.