Le Pentagone n'avait «pas prévu» la collision dans l'espace d'un satellite commercial américain avec un satellite militaire russe, un type d'accident particulièrement rare, a reconnu jeudi un de ses porte-paroles, Bryan Whitman.«Nous n'avions pas prévu cette collision», a-t-il déclaré.

L'entreprise Iridium, basée à Bethesda (Maryland), a indiqué mercredi avoir «perdu un satellite opérationnel» après un choc, mardi, avec un satellite russe hors d'usage, dans ce qui est considéré comme l'un des premiers accidents majeurs de ce genre dans l'espace.

«Notre capacité à suivre chaque objet de fabrication humaine en orbite autour de la Terre», estimés à 18 000, «est limitée», a expliqué M. Whitman.

«Il y en a tellement pour lesquels il faut établir des priorités de surveillance», a-t-il fait valoir, en citant les vols habités ou la station spatiale ISS.

«C'est un accident regrettable qui souligne l'importance de la coopération et de la collaboration dans l'espace» et «je crois que la responsabilité est partagée», a-t-il affirmé, tout en notant qu'il existait des solutions pour contrôler un satellite hors d'usage.

«Dans le cas d'un satellite sur le point de +mourir+, il est possible de le placer dans un coin de l'espace où il n'y pas d'activité, ou de garder suffisamment de carburant à bord pour le ramener en orbite puis le détruire de manière contrôlée», a-t-il noté.

Il s'est toutefois défendu d'accuser les Russes de négligence. «Certaines de ces procédures ont été mises en place après le lancement de ce satellite» en 1993, a-t-il dit.

Selon le porte-parole du Pentagone, il ne s'agit pas du premier incident de ce type. «On me dit qu'il y en a déjà eu trois ou quatre», a-t-il assuré, sans donner plus de précisions.