La mission européenne ExoMars d'exploration de la surface martienne, qui était prévue pour 2016, devra être «revue complètement» pour des questions de financement, a estimé mercredi devant la presse le président du Centre national d'études spatiales (Cnes), Yannick d'Escatha.

«Il va falloir revoir complètement la mission, (...) je crains que l'Europe n'ait pas les moyens de la financer», a expliqué M. d'Escatha, tout en affirmant qu'Exomars doit rester «une mission de classe mondiale».«On peut concevoir une autre mission Exomars à un prix plus réduit», a-t-il assuré.

Dans sa formule actuelle, la mission consiste à envoyer sur la planète rouge un petit véhicule sur roues comparable, en plus grand, aux engins américains Spirit et Opportunity. Ce «rover», d'environ 200 kilogrammes, devrait être capable de forer le sol jusqu'à deux mètres de profondeur, à la recherche de traces de vie éventuelles.

L'Agence spatiale européenne (Esa) avait annoncé en novembre dernier que la mission, prévue à l'origine en 2013, serait repoussée en 2016. Le directeur général de l'Esa, Jean-Jacques Dordain, avait alors déjà fait état de problèmes de financement.

Le programme ExoMars, qui bénéficiait initialement d'un financement de 650 millions d'euros, devait finalement coûter 1,2 milliard d'euros.

M. Dordain avait dit s'être engagé à ce que «la facture pour les Etats membres soit inférieure au milliard d'euros», ajoutant vouloir trouver les 200 millions d'euros restants auprès des Russes et des Américains, principalement.

«Nous attendons de l'exécutif de l'Esa une proposition raisonnable», a noté mercredi M. d'Escatha en présentant ses voeux à la presse, mais Exomars «suppose une coopération avec d'autres partenaires comme la Nasa (l'agence spatiale américaine, ndlr) et une redéfinition de certains aspects de la mission».