La détection et la caractérisation de planètes extérieures à notre système solaire, ou exoplanètes, est une branche nouvelle de l'astronomie aujourd'hui en plein essor avec une multiplication des découvertes grâce à des instruments de plus en plus performants.

Le 12 janvier, «la première découverte d'une planète par une équipe sino-japonaise a été annoncée», a relevé Marc Ollivier, astronome adjoint à l'Institut d'astrophysique spatiale, lors d'une conférence de presse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) organisée à l'occasion du lancement de l'Année mondiale de l'Astronomie.

«Ça évolue vite», avec déjà deux nouvelles planètes découvertes depuis le début de l'année. Au dernier décompte, «il y avait 335 exoplanètes officiellement identifiées, réparties dans 285 systèmes planétaires, dont 35 sont des systèmes multiples, c'est à dire à plusieurs planètes», ajoute l'astronome, précisant que «pour l'instant, le plus gros comporte cinq planètes».

Huit planètes, ainsi que d'autres corps célestes plus petits, gravitent autour de notre Soleil.

Dans plus de 9 cas sur 10, les exoplanètes, situées à des distances infiniment supérieures, sont détectées indirectement. Les deux méthodes les plus utilisées sont la vitesse radiale, c'est-à-dire l'effet gravitationnel qu'elles exercent sur leur astre, et, lorsqu'un système est observable par la tranche, les micro-éclipses qu'elles provoquent en passant devant leur astre.

Le satellite français CoRot, lancé en 2006, a permis de multiplier les découvertes de planètes extrasolaires. Au total, 62 ont été détectées en 2007 et autant en 2008.

Elles sont caractérisées par une grande diversité, l'objet le plus léger faisant deux fois la masse de la lune et les objets les plus lourds plusieurs fois celle de Jupiter.

Pour une même taille, leur densité peut varier d'un facteur 12.

«C'est la masse du noyau qui sert à former ces planètes qui est le facteur déterminant: ce paramètre dépend de la métallicité de l'étoile autour de laquelle tourne la planète», explique Marc Ollivier.

On commence à détecter des planètes de petite taille, qu'on suppose solides, d'une masse équivalente à celle de la Terre.

«Ce sont les performances instrumentales qui s'améliorent qui permettent de détecter ces objets», précise M. Ollivier.

Autre fait marquant, on trouve des exoplanètes autour de tous les types d'étoiles, de celles de petite taille -- 40% du diamètre du soleil -- jusqu'à celles qui font plusieurs dizaines de fois la taille du soleil.

En 2008, on a observé des planètes dans des disques protoplanétaires, c'est à dire des systèmes très jeunes, encore en formation, avec des planètes déjà formées en leur sein, ainsi qu'autour d'étoiles en fin de vie comme les pulsars.

Alors que la découverte de la première exoplanète ne remonte qu'à 1995, les connaissances progressent à grands pas. L'atmosphère de certaines planètes peut être analysée grâce à la spectroscopie, et certains posent dès lors la question de leur habitabilité.

Finalement, les exoplanètes devraient pouvoir aider à mieux cerner les origines de la vie sur Terre et savoir si «notre système solaire est un cas complètement particulier ou un cas complètement générique», commente Marc Ollivier.