Les météorites ont joué un rôle crucial pour l'apparition de la vie sur Terre, affirment des chercheurs qui ont recréé en laboratoire les conditions de leurs impacts, très fréquents aux débuts du système solaire, il y a plus de 4 milliards d'années.  

Ces météorites dites chondritiques, formées de poussière issue de la formation du Soleil, contiennent du carbone, du fer et du nickel, qui sont des éléments chimiques essentiels à l'apparition de molécules organiques, plus complexes.

L'équipe de scientifiques japonais autour de Yoshihiro Furukawa a propulsé à grande vitesse ces éléments chimiques préalablement chauffés à 450°C pendant six heures pour en éliminer toute trace organique, afin de «recréer les conditions dans lesquelles les chondrites ont impacté l'océan primitif», selon leur étude publiée dimanche dans la revue Nature Geoscience.

La Terre s'est formée il y a 4,5 milliards d'années à travers un processus de collisions de proto-planètes. L'océan primitif s'est formé il y a 4,3 milliards d'années lorsque le nombre de ces collisions a diminué, que la température à la surface de la Terre a baissé, permettant à l'eau atmosphérique de se condenser.

À la fin de leur expérience, les scientifiques «ont récupéré de nombreuses molécules organiques, dont des acides gras, des amines et un acide aminé», ce qui les a amenés à en déduire que «les molécules organiques sur la Terre primitive sont issues de synthèses», provoquées par l'impact des météorites.

«La grande majorité des molécules organiques nécessaires aux origines de la vie a été générée par l'impact dans l'océan d'objets extraterrestres contenant du fer et du carbone solide», affirment encore M. Furukawa et ses collègues.

La présence d'un océan était une condition préalable pour parvenir à «une hydrogénation suffisante du carbone afin de synthétiser des biomolécules et leurs précurseurs nécessaires à l'éclosion de la vie».

Les impacts de météorites durant les centaines de millions d'années qui ont suivi la formation du système solaire étaient à la fois plus nombreux et plus violents que dans l'expérience réalisée par les chercheurs. C'est pourquoi ces derniers estiment que la matière organique primitive devait être plus «abondante, variée et complexe» que celle qu'ils ont obtenue en laboratoire.