La Nasa a annoncé avoir conclu un contrat avec des entrepreneurs britanniques pour leur construire un robot destiné à se mouvoir à la surface de la Lune, 40 ans après la conquête du satellite par les astronautes de l'agence spatiale américaine.

Jusqu'ici, c'est la Nasa qui faisait appel à des sous-traitants privés pour construire des éléments destinés aux programmes spatiaux américains. Mais l'inverse s'est produit entre elle et Odyssey Moon, une entreprise basée dans l'Ile de Man (ouest de la Grande-Bretagne) qui veut développer le tourisme lunaire. Il s'agit d'une «étape logique» dans le développement des activités de l'agence spatiale américaine, a affirmé cette semaine le directeur du centre Ames de recherche de la Nasa, Pete Worden.

Selon lui, la perspective de construire des instruments scientifiques et d'exploration de la Lune est cohérente avec des programmes déjà en place de construction de matériel destiné aux satellites privés orbitant autour de la Terre.

Odyssey Moon, fondée il y a quatre ans, est l'une des entreprises en concurrence pour décrocher le prix de 30 millions de dollars promis par la fondation «X Prize» financée entre autres par le géant de l'Internet Google, et qui a mis au défi en 2007 des entreprises privées de «reconquérir la Lune» en l'ouvrant au tourisme.

«Les gens n'ont pas encore réfléchi au potentiel que représente la Lune», avait assuré à l'AFP le directeur d'Odyssey Moon, Ramin Khadem, lors de la présentation de son projet au public.

«La lune est le huitième continent et il faut que nous l'explorions de façon responsable. Nous voulons remporter le prix de Google, et si nous réussissons, ce sera formidable. Mais de toutes façons, nous irons sur la Lune», avait-il affirmé.

Google a promis 20 millions de dollars à la première équipe qui réussirait à faire alunir un engin fondé par des capitaux privés, le faire se déplacer sur au moins 500 mètres et diffuser des images vers la Terre, une prouesse réalisée par la Nasa à la fin des années 1960.

D'autres «bonus» peuvent être remportés en réussissant différentes prouesses technologiques sur la surface lunaire, portant le total à 30 millions de dollars.

L'offre est valable jusqu'en 2012, quand le prix sera réduit à 25 millions. Si personne n'a réussi à remplir le cahier des charges en 2014, le prix sera annulé.

Parmi les «parrains» de la révolution Internet qui financent ce prix figurent les fondateurs de Google Larry Page et Sergey Brin, le cofondateur de Microsoft Paul Allen, et celui d'Amazon.com Jeff Bezos.

Pour le nouveau président d'Odyssey Moon, Jay Honeycutt, «le secteur privé a un rôle important à jouer dans un programme lunaire permanent et abordable».

Parmi les pistes envisagées par cette firme figurent des «fermes solaires» pour produire de l'énergie depuis la surface lunaire, et l'utilisation de la Lune comme marchepied vers de nouvelles explorations spatiales.