Un Américain qui avait importé illégalement des squelettes de dinosaures de Mongolie, dont l'un datait de 70 millions d'années, a été condamné mardi à New York à trois mois de prison.

Eric Prokopi, qui avait plaidé coupable en décembre 2012 était notamment accusé d'avoir fait venir de Mongolie, puis reconstitué avec soin, un squelette de Tarbosaure bataar (T-bataar) datant de 70 millions d'années.

De 2,43 m de haut et 7,31 m de long, le squelette avait été vendu aux enchères pour 1,05 million de dollars le 20 mai 2012 à New York.

Mais il avait été saisi le mois suivant après intervention des autorités de Mongolie. Le squelette leur a été rendu en mai 2013.

M. Prokopi, 39 ans, qui se présentait comme un «paléontologue commercial», était accusé d'avoir entre 2010 et 2012 fait clandestinement sortir de Mongolie de nombreux ossements de dinosaures, achetés pour 200 000 dollars à un vendeur sur place, avec un associé britannique.

Ces ossements étaient d'abord acheminés en Grande-Bretagne, certains repartant ensuite aux États-Unis pour être reconstitués.

Le «paléontologue commercial» avait ainsi notamment acheminé les ossements de trois tarbosaures bataars du désert de Gobie (dont celui qu'il avait ensuite reconstitué), deux squelettes de saurolophus angustirostris, et plusieurs squelettes d'oviraptors, selon les procureurs.

Il avait aussi acheté en 2010 un squelette de microraptor --un petit dinosaure ressemblant à un gros oiseau-- à une personne en Chine.

Quand il a été arrêté chez lui en Floride, un camion y arrivait chargé de quelque 200 kilos de fossiles.

Depuis 1924, la Mongolie considère les fossiles comme une propriété nationale et leur exportation est interdite.

Le T-bataar reconstitué a été rendu à la Mongolie l'an dernier. Les os des deux autres tarbosaures bataars, d'un hadrosaure, de plusieurs oviraptors et squelettes de gallimimus doivent l'être prochainement.

Le ministre de la Culture de Mongolie, Oyungerel Tsedevdamba, a annoncé que son pays prévoyait de construire un musée des dinosaures et que les os du T-bataar constitueraient la «première exposition».

M. Prokopi risquait de longues années en prison, mais les procureurs avaient souligné qu'il avait coopéré de manière exemplaire à l'enquête.

«Ni le gouvernement américain ni le gouvernement de Mongolie ne savaient, avant qu'il ne le leur signale, que d'autres dinosaures de Mongolie se trouvaient aux États-Unis», avaient-ils écrit au juge.

Photo: Reuters

Eric Prokopi à sa sortie de cour, mardi.