Extraits d'algues, de végétal, de minerais ou micro-organismes, les «biostimulants» qui favorisent la croissance des plantes en renforçant leurs défenses, à la manière des vitamines, promettent une nouvelle révolution dans les champs.

Ni engrais, ni fertilisants, ces nouveaux auxiliaires du développement agricole augmentent les capacités des plantes à résister aux stress climatiques ou biotiques : manque d'eau, forte chaleur ou humidité excessive, certaines maladies ou insectes.

Alors que rien encore n'encadre leur usage en Europe, le premier congrès qui leur était consacré fin novembre à Strasbourg, en France, a attiré plus de 700 participants du monde entier, plus du double qu'escompté, confie Michel Ponchet, chercheur du pôle «Agrobiotech» de l'Institut national de recherches agronomiques (Inra), qui siégeait au comité scientifique du Congrès.

L'afflux de chercheurs, d'industriels venus de Colombie, de Nouvelle-Zélande ou d'Afrique du Sud témoigne de l'actualité du sujet : «c'est un produit de plus, qui permet d'avoir des produits en moins», engrais ou pesticides, résume le chercheur pour l'AFP.

«On est encore au tout début, peu de gens les connaissent et leur usage reste assez confidentiel», sans doute 5% des cultures dans le monde, estime-t-il, et plutôt sur des productions maraîchères et fruitières.

Dans ce secteur encore vert, les entreprises pionnières fonctionnent souvent sur le modèle des start-up internet, mais quelques poids lourds sont déjà sur le créneau.

C'est d'ailleurs Giuseppe Natale, PDG du groupe italien Valagro, spécialisé dans les engrais, qui a pris la tête des 31 fabricants européens réunis dans l'European Biostimulants Industry consortium (Ebic).