Une équipe de chercheurs mexicains a montré que des oiseaux des villes utilisent la cellulose des filtres de mégots de cigarettes pour construire leur nid, un matériau qui réduit le nombre de parasites infestant leur logis.

«Nous apportons pour la première fois la preuve que les filtres de mégots peuvent fonctionner comme répulsif contre les parasites», ont déclaré les chercheurs, dont les travaux sont publiés mercredi par la revue Biology Letters de la Royal Society britannique.

Les parasites qui cohabitent avec les oiseaux peuvent avoir un impact négatif sur leur hôte, ses capacités de reproduction et sa survie.

L'équipe de Monserrat Suarez-Rodriguez (Institut d'Écologie de l'Université nationale autonome du Mexique, Mexico) a étudié une population urbaine de moineaux (Passer domesticus) et de roselins familiers (Carpodacus mexicanus) durant leur période de reproduction.

La cellulose de filtres de cigarettes était présente dans plus de 89% des nids de moineaux et plus de 86% des nids de roselins. Les nids de moineaux contenaient huit vieux mégots en moyenne et ceux des roselins dix.

Les chercheurs ont observé chez les deux espèces que plus le poids de cellulose était important dans le nid, moins il y avait de parasites.

Selon les chercheurs, cela «peut être dû au fait que les acariens sont repoussés par la nicotine, peut-être en combinaison avec d'autres substances».

Cependant, pour déterminer si ce comportement des oiseaux «relève de l'auto-médication», il faudrait démontrer que les mégots sont collectés délibérément en raison de leur effet néfaste sur les parasites.

Par ailleurs, les nombreuses substances chimiques contenues dans les mégots, y compris des traces de pesticides, sont en contact avec les oiseaux dans le nid, et leur toxicité pourrait «contrebalancer» le bénéfice en termes de réduction des parasites.