Les porcs pourraient constituer un vecteur insoupçonné du virus Ebola, suggère une étude publiée jeudi par la revue britannique Nature Scientific Reports, montrant que des cochons infectés ont contaminé des macaques sans aucun contact direct.

Chez les primates, humains compris, on considère que le contact direct avec le sang, les fluides biologiques ou les tissus des sujets infectés est la principale voie de contamination de cette fièvre hémorragique mortelle. Certains scientifiques soupçonnent cependant la possibilité d'une transmission du virus Ebola par les voies respiratoires.

Des chercheurs canadiens ont procédé à une expérience sur six porcs, auxquels ils ont inoculé une forme du virus («Zaïre-EBOV» ou ZEBOV).

Dans l'enclos fermé où étaient gardés ces porcs, ils ont placé quatre macaques sains dans des cages séparées, en prenant soin d'éviter tout contact direct entre les deux espèces.

Les quatre singes mis en présence des cochons ont tous été infectés, a révélé l'expérience, alors qu'aucun cas de contamination n'avait jamais été constaté lorsque des macaques infectés avaient été placés aux côtés de macaques sains dans les mêmes conditions.

«Nos résultats soutiennent l'hypothèse d'une transmission aérienne pouvant contribuer à l'épidémie de ZEBOV, particulièrement entre les porcs et les primates, ce qui devrait être pris en compte pour évaluer la transmission des animaux aux humains en général», estiment les auteurs de l'étude.

Le virus Ebola figure parmi les plus contagieux et mortels chez l'homme, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).