La NASA vient d'approuver l'envoi en 2016 d'une autre sonde martienne. Une géophysicienne canadienne participe à la mission In Sight.

«Nous allons mesurer l'activité sismique et la composition du noyau de Mars, explique Catherine Johnson, de l'Université de la Colombie-Britannique. Nous allons aussi mesurer la perte thermique du noyau, ce qui nous permettra de mieux comprendre quand et pourquoi Mars a perdu son atmosphère et son champ magnétique.»

In Sight, dont le budget est de 425 millionsUS, sera composée d'une station sismique et d'un capteur de chaleur enfoui à cinq mètres sous le sol martien.

L'atmosphère martienne est plusieurs centaines de fois moins dense que celle de la Terre. Mais lors de sa formation, il y a 4,3 milliards d'années, la planète rouge avait une atmosphère et un champ magnétique semblables à ceux de la Terre. Cette situation, probablement propice à l'apparition d'une vie primitive comme sur la Terre, a duré de 500 à 1500 millions d'années.

«C'est la première fois que nous mesurons l'activité sismique sur une planète», dit Mme Johnson, actuellement engagée dans la mission Messenger vers Mercure et travaille à la mission New Frontiers, qui devrait atterrir sur un astéroïde vers 2018 et en ramener des échantillons sur Terre. «Ç'a été fait sur la Lune. Mais on n'avait pas pu à l'époque mesurer la composition du noyau lunaire, parce qu'il est très petit, seulement 20% de la taille de la Lune. Sur Mars, le noyau fait 50% de la taille de la planète. Cela dit, l'an dernier, une réanalyse des données d'Apollo a permis d'avoir certaines informations sur le noyau lunaire.»

Le noyau de Mars est métallique parce que la masse de la planète est supérieure à ce qu'elle serait si elle était entièrement composée de roches comme en surface. Il est peut-être encore en partie liquide, ce qui signifie qu'il pourrait contenir suffisamment de chaleur pour toujours abriter des bactéries dans certaines régions volcaniques toujours actives, dit Mme Johnson.