Un programme informatique, inspiré de la théorie de la sélection naturelle de Darwin couplé aux goûts musicaux d'utilisateurs d'un site internet, pourrait permettre de créer le tube parfait, selon des chercheurs dont les travaux ont été présentés aux États-Unis.

Des scientifiques de l'Imperial College de Londres pensent avoir découvert une façon de produire de la musique à partir de sons musicaux pris au hasard, allant du carillon à de simples «bips».

Le programme, appelé DarwinTunes, diffuse des morceaux d'une durée de 8 secondes chacun. Pour l'expérience, ces suites de sons ont été écoutées via un site internet par 7.000 volontaires qui les ont notées sur une échelle allant «d'insupportable» à «j'adore».

DarwinTunes a ensuite marié les dix groupes de sons les plus populaires puis mélangé des éléments musicaux entre eux pour créer vingt nouveaux morceaux.

Le résultat montre que les morceaux les plus populaires ainsi créés sont formés d'un grand nombre d'accords et de rythmes présents dans les chansons modernes.

Ceci pourrait expliquer pourquoi la musique populaire évolue constamment et pourquoi les productions traditionnelles peuvent persister pendant des siècles voire des millénaires, selon les auteurs de cette étude publiée dans les Annales de l'académie américaine des sciences (Pnas) datées du 18 au 22 juin.

Armand Leroi, professeur de biologie à l'Imperial College de Londres, et co-auteur de ces travaux, note que «tout le monde pense que la musique est le produit de traditions musicales créées par des compositeurs de génie».

Mais «ce qui paraît être le vrai moteur de l'évolution de la musique populaire pourrait être le choix de l'auditeur».

«Chaque fois que quelqu'un télécharge un morceau de musique plutôt qu'un autre, il fait un choix» ce qui, selon M. Leroi, est en soi «un acte créatif».

«Après tout, c'est ainsi que la sélection naturelle crée toutes formes de vie sur Terre et si la sélection peut être créatrice de vie, ce processus devrait pouvoir sélectionner des airs de musique pop», dit-il.