La science canadienne jouera un rôle de premier plan dans la recherche d'indices de vie sur la planète Mars, dans le cadre d'une mission que la NASA lancera plus tard cette semaine.

L'astromobile du Mars Science Laboratory, qui doit commencer ses activités vendredi, se concentrera notamment sur ce qu'un physicien canadien a qualifié de Saint Graal de la planète rouge.

Professeur à l'Université de Guelph, Ralf Gellert sera le chercheur principal de l'Alpha Particle X-Ray Spectrometer (APSX), qui représente la contribution du Canada dans le projet de l'astromobile de la NASA, appelé «Curiosity».

La tâche du capteur APSX, de la taille d'une conserve de soupe et fixé à l'extrémité du bras du robot, sera d'analyser les composés chimiques des pierres et du sol de Mars. Le véhicule de la NASA doit s'y poser en août prochain.

M. Gellert a précisé que la mission concernera l'argile repérée à la surface de la planète par le Mars Express, un satellite orbital lancé par l'Agence spatiale européenne en 2003.

L'argile tient lieu de Saint-Graal de l'exploration sur Mars, selon le professeur Gellert.

Le directeur du programme de développement scientifique de l'Agence spatiale canadienne, Alain Berinstain, a expliqué que l'argile est un minerai de base que l'on retrouve sur Mars comme sur Terre.

Il a souligné, lors d'une entrevue avec La Presse Canadienne, que partout où l'on retrouvait de l'argile, c'était signe qu'il y avait aussi eu de l'eau. M. Berinstain a également rappelé que la présence d'eau sur Terre avait toujours impliqué une forme de vie.

«Donc si vous suivez les traces de l'eau sur Mars, vous tomberez à coup sûr sur une zone habitable, et peut-être même, un jour, sur des preuves d'une forme de vie», a-t-il ajouté.

Selon le professeur Gellert, il est fort probable que l'analyse menée grâce à l'astromobile permette une meilleure évaluation d'une présence de vie sur Mars.

«Si la vie s'est formée sur deux planètes différentes, soit la Terre et Mars, il y a de fortes chances qu'avec les conditions gagnantes, elle existe aussi sur d'autres planètes», a souligné M. Gellert.

Paul Fulford, le directeur de projet chez MacDonald, Dettwilter and Associates (MDA), le premier fabricant de l'APSX, a indiqué que l'appareil avait été utilisé à deux reprises lors de missions précédentes sur Mars.

L'APSX a servi en 1997, lorsque l'astromobile «Sojourner» s'est posé sur Mars, puis en 2003 dans le cadre d'une mission impliquant deux plus petits véhicules, «Spirit» et «Opportunity».

L'un d'entre eux y circule toujours, menant diverses expériences, tandis que les communications avec le second ont été perdues plus tôt cette année.