Des mécanismes de résistance des punaises de lit aux insecticides les plus utilisés dans les habitations ont été identifiés par des chercheurs américains, selon leurs travaux publiés mercredi et qui suscitent l'espoir de lutter plus efficacement contre ces insectes.

Quasiment disparues aux États-Unis depuis les années 50, ces punaises ont au cours des dix dernières années fait un retour en force dans le pays, ainsi qu'en Europe.

Depuis leur réapparition, elles ont aussi développé une résistance à deux des insecticides les plus utilisés pour tenter d'en venir à bout: le deltaméthrine et le beta-cyfluthrine, qui appartiennent à la classe des pyréthroïdes.

Les scientifiques et entomologues américains ont identifié des gènes utilisés chez les punaises de lit résistantes pour produire des enzymes qui désactivent les insecticides.

Ils ont également découvert une mutation qui permet à ces insectes envahissants d'avoir un système nerveux partiellement résistant aux effets toxiques des insecticides.

Leur étude parait dans la revue scientifique américaine PLoS One (Public Library of Science) datée du 19 octobre.

«Le séquençage de certains groupes de gènes des punaises de lit résistantes aux pyréthroïdes révèle des mécanismes multiples de résistance dans une seule population de ces insectes» étudiés, indique l'étude menée notamment par Zach Adelman, professeur adjoint d'entomologie à l'université Virginia Tech.

L'étude a porté sur deux populations de punaises de lit: une très résistante à ces insecticides et une autre ne montrant aucune résistance car élevée en laboratoire depuis 1973.

Elle a déterminé qu'il fallait, durant une période de 24 heures, 5200 fois plus de deltaméthrine ou 111 fois plus de beta-cyfluthrine pour tuer les punaises de la population résistante que celles de l'autre groupe.

Selon une étude publiée en mai, les punaises de lit peuvent aussi être porteuses de pathogènes résistants aux antibiotiques.