Des chercheurs américains ont dévoilé jeudi une nouvelle méthode jugée prometteuse pour reprogrammer des cellules souches humaines adultes qui pourraient offrir une alternative aux cellules embryonnaires controversées, pour traiter nombre de maladies incurables.

La nouvelle méthode ne requiert pas de modification génétique risquée et offre un grand potentiel thérapeutique, souligne le Dr Derrick J. Rossi, de la faculté de médecine de l'Université de Harvard (Massachusetts, nord-est), principal auteur de ces travaux publiés dans l'édition en ligne de la revue Cell Stem Cell.

«Les applications cliniques des cellules souches adultes reprogrammées sont actuellement limitées par leur faible efficacité à se générer et la méthode de création qui altère de façon permanente un gène affectant la reprogrammation cellulaire», explique-t-il.

La technique mise au point par ces chercheurs n'affecte pas de façon irréversible le génome de ces cellules souches adultes prélevées sur la peau  pour les reprogrammer mais recourent à des molécules synthétiques. Celles-ci codent les protéines nécessaires à la reprogrammation des cellules souches mais sans l'insérer dans leur ADN.

Les cellules souches de peau reprogrammées par le Dr Rossi et son équipe sont apparemment pluripotentes comme les cellules souche embryonnaires, à savoir qu'elles sont capable de se différencier pour devenir n'importe quelle cellules du corps, cardiaques, hépatiques.... Il y a environ 200 types cellulaires chez l'homme.

«La technique mise au point par Derrick Rossi et ses collègues surmonte l'un des obstacles majeurs auxquels nous sommes confrontés pour utiliser les cellules souches des malades afin de traiter leur maladie», comme le diabète et Parkinson, s'est félicité Doug Melton, co-directeur du Harvard Stem Cell Institute (HSCI), qui n'était pas impliqué dans ces travaux.

«Je prédis que cette méthode va rapidement devenir la méthode de choix pour reprogrammer les cellules souches de patients...», a-t-il ajouté dans un communiqué publié sur le site du HSCI.

Les premières cellules souches adultes de peau avaient été reprogrammées en 2007 pour les rendre pluripotentes ce qui avait alors été salué comme une alternative aux cellules souches embryonnaires prélevées d'un embryon humain, détruit dans le processus.

La destruction de l'embryon rend cette technique très controversée. Des groupes religieux et des politiciens conservateurs s'y opposent avec acharnement. Une action en justice avait abouti en août à la décision d'un juge fédéral de geler les fonds fédéraux alloués à la recherche sur ces cellules.

Toutefois cette décision a été suspendue en appel mardi permettant la poursuite de ces travaux le temps que la cour d'appel statue.

Dans un décret en mars 2009, le président Barack Obama avait levé les restrictions sur l'utilisation de fonds publics imposées sous l'administration Bush en 2001 pour des raisons morales et religieuses, en prônant «une recherche scientifique responsable».