Une équipe de chercheurs américains a provoqué  chez des lapins la production d'articulations naturelles à partir de leurs propres cellules souches cultivées in vivo, laissant imaginer la possibilité un jour de ne plus avoir recours à des articulations artificielles.

L'arthrose, une maladie qui affecte près de la moitié de la population mondiale de plus de 65 ans, entraîne une dégradation du cartilage et de l'os et conduit souvent à l'implantation d'articulations artificielles, à base de matériaux métalliques et synthétiques. Ces articulations ont une durée de vie limitée, qui impose une nouvelle opération au bout de 10 à 15 ans à des patients âgés.

L'équipe, conduite par le Professeur Jeremy Mao, de l'université Columbia à New York, a enlevé l'articulation synoviale d'une patte antérieure de dix lapins comprenant notamment du cartilage articulaire et de l'os.

Elle a remplacé la tête de l'humerus par des matrices biologiques dans lesquelles avait été injectée une formule contenant du facteur de croissance, susceptible de déclencher biologiquement la différenciation des cellules.

Au bout de quatre semaines, le cartilage et l'os s'étaient régénérés et les lapins avaient retrouvé une locomotion normale. Il n'y a pas eu de régénération naturelle du cartilage chez des lapins témoins.

Selon le Pr Mao, «la régénération du cartilage et de l'os à partir des cellules souches de l'hôte, plutôt qu'en extrayant les cellules souches du corps, peut conduire au bout du compte à des applications cliniques», pour des patients qui auraient besoin d'avoir une régénération des articulations du genou, de l'épaule, de la hanche ou du doigt.

Mais, dit-il, il ne s'agit encore que d'une «preuve de principe», et de nombreux problèmes devront être résolus avant qu'on puisse imaginer l'appliquer à des humains.