La découverte en Arabie Saoudite de restes fossilisés d'un primate inconnu rapprocherait de nous la période où se sont séparées la lignée des ancêtres de l'homme et des grands singes d'une part, et celle des ancêtres des macaques d'autre part, selon une étude publiée mercredi.

Ce nouveau primate, que Iyad Zalmout (Université du Michigan, Etats-Unis) et son équipe ont identifié grâce à des parties fossilisées de son crâne, du palais et des dents, aurait vécu voici 29 à 28 millions d'années.

D'un poids de 15 à 20 kg, il aurait des caractéristiques le classant parmi les catarhiniens (du grec cata, vers le bas, et rhinos, nez), ancêtres communs des singes «de l'Ancien monde» (dont les humains) qui ont des narines rapprochées, ouvertes vers le bas et séparées par une fine cloison.

Les singes «du Nouveau monde», que l'on trouve en Amérique du Sud et centrale, possèdent au contraire des narines écartées.

D'après l'analyse de l'évolution des génomes, des scientifiques estimaient jusque là que la lignée des hominoïdes (homme, bonobo, chimpanzé, gorille et orang-outan regroupés comme Hominidés, gibbon) s'était séparée voici 35 à 30 millions d'années de celle des ancêtres du macaque, ayant conservé une queue.

Après la découverte de cette nouvelle espèce de primate catarhinien, dénommée Saadanius hijazensis, l'équipe de chercheurs pense que cette divergence serait en réalité survenue seulement il y a 29 à 24 millions d'années.

«Cela ne change pas la façon dont nous concevons l'origine de l'homme», précise à l'AFP William Sanders, co-auteur de l'étude, «mais cela permet de recentrer notre recherche sur la période durant laquelle a surgi le groupe qui a finalement conduit à l'apparition des humains et de leurs ancêtres directs, les hominoïdes».