Votre chien vous obéit au doigt et à l'oeil? C'est tant mieux, il a toutes les chances de vivre vieux! La personnalité du chien aurait en effet une influence sur sa longévité, soutient un jeune chercheur québécois.

«Il y a une corrélation positive entre la personnalité et les dépenses énergétiques de l'animal... ce qui influerait sur son espérance de vie», affirme Vincent Careau, doctorant en biologie à l'Université de Sherbrooke.

L'étudiant qui se penche plus souvent sur les comportements de la souris, du tamia et du renard arctique reste surpris de l'intérêt porté à cette nouvelle étude publiée dans la revue The American Naturalist.

Pour définir la personnalité de l'animal, il dénombre trois traits de caractère importants: l'activité, l'obéissance et l'agressivité. Un chien obéissant dépensera moins d'énergie qu'un chien plus agressif. Et, à poids égal, le chien doté du meilleur caractère - même si cela peut être une question de point de vue! - a plus de chance de faire de vieux os.

 

Vie de cabot

La dépense énergétique de votre cabot - et donc également son appétit! - serait éminemment liée à son tempérament. C'est d'ailleurs le premier aspect sur lequel l'étudiant s'est penché. Il a donc épluché la littérature de psychologie animale, mais aussi mis la main sur une étude commandée par Agria Animal Insurance, une compagnie d'assurance suédoise.

Si la longévité du chien intéresse cette compagnie, c'est pour savoir lesquels des 222 000 chiens suédois étaient les plus prompts à décéder à un jeune âge. Une information essentielle lors de la rédaction de contrats pour ses clients à quatre pattes.

On peut y lire que toutes les races de chiens ne sont pas gagnantes. Les bichons frisés et les bergers allemands - considérés comme très obéissants - vivraient bien plus vieux que les beagles ou les fox-terriers, bien plus agressifs. «Certaines races de chiens, par exemple les poméraniens, possèdent une mortalité plus élevée. Tout comme certains humains, adeptes de sports extrêmes, ils ont une espérance de vie plus réduite», explique Vincent Careau.

Tous ces descendants du loup - les premiers auraient été domestiqués il y a plus de 10 000 ans - forment maintenant une meute de plus de 400 races diverses. Issu de multiples sélections artificielles, le choix des meilleurs amis de l'homme répondait à des critères spécifiques: meilleur chasseur, meilleur gardien, obéissance, etc.

«Cette sélection de tempéraments particuliers a généré des chiens très différents en matière de dépenses énergétiques du chien et de longévité. Ce qui n'était pas prévu au départ», soutient l'étudiant. Et, c'est pourquoi les chiens peuvent aujourd'hui nous en apprendre beaucoup sur l'importance des gènes en matière de longévité.

Voilà une étude qui permet de mieux connaître les chiens, mais pas forcément de savoir le nombre d'années de vie de votre Médor. Après tout, la vie n'est pas qu'une question de gènes!