Des scientifiques ont identifié quatre nouvelles souches mutantes d'un champignon mortel pour le blé, qui pourraient mettre en péril la sécurité alimentaire mondiale, selon une étude présentée mercredi avant une conférence qui doit se tenir en Russie.

Les mutations du champignon, baptisé Ug99, sont apparues en Afrique mais pourraient s'étendre en Asie et au-delà, prévient la Borlaug Global Rust Initiative (BGRI), un groupe américain s'intéressant aux contagions des céréales.

«Les nouvelles mutations - identifiées l'an dernier en Afrique du Sud - vont rendre les cultures de blé plus vulnérables alors que les champignons pathogènes vont profiter de nouveaux courants du vent pour migrer», explique BGRI dans un communiqué.

L'étude, réalisée à l'Université de l'Etat libre, en Afrique du Sud, doit être présentée lors de la huitième conférence internationale du blé à Saint-Pétersbourg (nord de la Russie) la semaine prochaine.

Ug99, une variante de la maladie mortelle du blé connue communément sous le nom de rouille, est un champignon rouge-brun qui se répand grâce au vent, faisant tomber les plants et pouvant détruire une récolte entière.

Il est apparu en Afrique de l'Est il y a dix ans et s'est répandu au Yémen et en Iran, amenant les scientifiques à tenter de développer de nouvelles variétés de blé résistant à l'Ug99, selon BGRI.

Les nouvelles souches du champignon sont «un sérieux défi», a estimé David Hodson, expert à l'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), cité dans le communiqué.

«La menace est particulièrement grave en Asie du Sud, qui produit 20% du blé dans le monde, pour une population d'1,4 milliard de personnes», a souligné Arun Kumar Joshi, scientifique de l'International Maize and Wheat Improvement Centre, basé à Mexico.

Le blé représente 30% de la production mondiale de céréales et 20% de la ration alimentaire que la population mondiale consomme chaque jour, selon des chiffres fournis par BGRI.