Un chercheur français installé dans le sud des Etats-Unis souhaite pour la première fois utiliser un procédé de cartographie par avion pour établir la localisation du pétrole une fois que la marée noire aura souillé les côtes du golfe du Mexique.

Le système, baptisé Shoals-1000 et mis au point par une société canadienne, est déjà exploité par l'armée américaine pour établir des cartes des littoraux, mais n'a jamais été mis au service des secours pour quantifier l'ampleur d'une marée noire, explique à l'AFP Antoine Cottin, chercheur à l'Université Southern Mississippi.

Le Shoals-1000 se compose de deux faisceaux laser balayent la surface et les fonds marins. Les relevés ainsi obtenus permettent d'avoir une idée très précise de la profondeur de l'eau et des reliefs marins.

Appliqué à un littoral, ce système permettrait «de déterminer la quantité de pétrole échouée sur les plages et dans les marais salants» du delta du Mississippi, un écosystème très fragile où cohabitent plus de 600 espèces animales, explique Antoine Cottin.

«Cela permettrait aux autorités de savoir très exactement où elles doivent envoyer les volontaires pour nettoyer les zones souillées par le brut», observe-t-il.

Pour le moment, les secours ont recours à des images et des modélisations par satellites pour connaître la localisation de la nappe de pétrole. Mais, «les images transmises par le Shoals-1000 ont une bien meilleure résolution et sont donc beaucoup plus précises», souligne le chercheur.

Un autre engin, appelé capteur hyperspectral, permet de caractériser les sols et les espèces sur le terrain. Couplés, le capteur hyperspectral et le Shoals-1000 pourraient donner une idée de l'impact du pétrole dans chaque endroit souillé.

M. Cottin estime que, pour bien balayer toute la côte, soit près de 600 km, l'avion aurait besoin d'environ une semaine.

Mais l'armée américaine, exploitante du Shoals-1000, ne dispose que d'un seul avion équipé et n'a pas encore donné son feu vert au projet. «Ils trouvent l'idée intéressante, mais je ne sais pas encore si cela va se faire», reconnaît-il.