Une percée scientifique montréalaise pourrait prévenir le diabète juvénile.

Des chercheurs en immunologie de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont sont parvenus à freiner la progression du diabète en injectant une sorte de cellules à des souris prédisposées à contracter la maladie. Les résultats, qui seront publiés dans le Journal of Autoimmunity, ouvrent la porte à des essais cliniques dont le financement est déjà assuré grâce à la Fondation de recherche sur le diabète juvénile, en partenariat avec le Centre d'excellence en thérapie cellulaire de Montréal, a appris La Presse.

Afin de parvenir à cette importante découverte, la Dre Sylvie Lesage et une équipe de cinq chercheurs ont mené leurs expériences sur 24 souris, en s'assurant au préalable d'avoir l'autorisation du Conseil canadien de la protection des animaux. Ils ont tout d'abord trouvé neuf souris âgées de 6 à 12 semaines, prédisposées à l'hyperglycémie, chez qui on a constaté qu'une sous-cellule (T) était absente de leur organisme.

Par la suite, les chercheurs ont injecté 10 millions de ces sous-cellules (T) à chacune des souris, âgées de 9 semaines, pour ensuite contrôler leur glycémie. Résultat: à l'âge de 24 semaines, seulement une souris sur les neuf soumises aux sous-cellules souffrait d'hyperglycémie. Afin de valider les résultats, les chercheurs ont aussi suivi un autre groupe de 14 souris. Dans ce groupe non injecté, 11 souris sur 14 sont devenues diabétiques.

«Grâce à ces résultats, on arrive aux premières étapes de la phase préclinique pour mener des essais chez les humains, explique la Dre Lesage, du service d'immunologie de Maisonneuve-Rosemont. On regarde si on peut prendre ces cellules-là, les amplifier parce qu'elles sont en très petit nombre chez les humains. Et en deuxième étape, on cible des groupes de patients susceptibles de contracter le diabète en comparaison avec un groupe non atteint.»

Pour tracer le même parallèle qu'avec les souris chez l'humain, les essais cliniques seront réalisés avec le Centre d'excellence en thérapie cellulaire, qui vient d'être financé par le gouvernement. Le Centre de recherche sur le diabète juvénile finance actuellement 40 essais cliniques sur des humains.

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Le diabète de type 1

Le diabète de type 1 (diabète juvénile) peut se déclarer à tout âge, mais on le diagnostique surtout entre la première enfance et la fin de la trentaine. Dans ce type de diabète, le pancréas produit peu d'insuline, sinon pas du tout. Bien qu'on ne connaisse pas tout à fait les causes de cette anomalie, les scientifiques pensent que le système de défense de l'organisme (le système immunitaire) attaque et détruit les cellules productrices d'insuline dans le pancréas. Les personnes atteintes de diabète de type 1 doivent s'injecter de l'insuline plusieurs fois par jour.