Une bactérie pourrait contribuer à réduire la transmission de maladies transmises par les moustiques, comme la dengue et chikungunya, en renforçant la résistance des insectes à ces virus, selon une étude à paraître jeudi dans la revue américaine Cell.

Des moustiques contaminés à l'aide d'une bactérie, la wolbachia, extraite à partir de mouches, se sont avérés plus résistants à la dengue et au chikungunya ainsi qu'à une forme de paludisme aviaire, selon les auteurs de ces travaux.

Les chercheurs se sont inspirés d'une étude précédente montrant que la vie de certains moustiques était réduite de moitié quand on les contaminait par la wolbachia.

«En plus de ces effets que nous connaissions déjà sur la durée de vie des moustiques, ces résultats montrent que nous pourrions obtenir un impact majeur sur les maladies», a déclaré le principal auteur de l'étude, Scott O'Neill, de l'Université du Queensland en Australie.

La dengue, une maladie contre laquelle n'existe aucun vaccin, tue 40.000 patients dans le monde chaque année et contamine 50 millions de personnes. Le chikungunya n'est normalement pas mortel mais il se manifeste par des symptômes similaires à ceux de la dengue (nausées, épuisement).

M. O'Neill et son équipe travaillent sur les moyens de transmettre la bactérie aux moustiques en laboratoire et de les relâcher dans la nature afin de généraliser l'infection parmi la population d'insectes.

Si des tests en intérieur sont réussis, «nous effectuerons des essais en plein air d'ici un à deux ans», a indiqué le chercheur.

La wolbachia est très répandue dans la nature. Cette bactérie est présente dans 60% des espèces d'insectes.