Les recherches qui ont permis de conclure qu'un squelette trouvé dans les années 90 en Ethiopie appartient au plus ancien ancêtre commun à l'homme et au singe constituent la découverte scientifique de l'année, indique jeudi la revue Science dans son palmarès annuel.

Vieux de 4,4 millions d'années, contre 3,2 millions pour Lucy - le plus ancien squelette d'hominidé connu jusque là -, ce fossile d'une femelle baptisée Ardi avait été découvert entre 1992 et 1994. Mais les paléo-anthropologues américains ont dû attendre 15 ans pour annoncer leur trouvaille, voulant la faire corroborer par des laboratoires étrangers.

Les travaux sur cette espèce d'hominidé baptisé Ardipithecus ramidus «changent notre manière de penser les débuts de l'évolution humaine et représente l'aboutissement de 15 années d'intenses collaborations», écrit le rédacteur en chef de Science, Bruce Albert.

Parmi les découvertes retenues dans le «top 10» de l'année, la revue américaine fait la part belle à la Nasa, qui est citée trois fois.

Science classe ainsi en deuxième position l'observation avec le nouveau téléscope spatial Fermi d'un type inconnu de pulsars, des petites étoiles à neutron très denses et tournant rapidement sur elles-mêmes.

La découverte de ces pulsars a permis de «mieux comprendre leur émission unique de rayons gamma», souligne le prestigieux magazine.

Science salue également la mission LCROSS de la Nasa qui, en bombardant délibéremment un cratère du pôle Sud de la Lune, a identifié des traces de vapeur et de glace dans le sol du satellite de la Terre.

La revue félicite enfin l'agence américaine pour la réparation «presque parfaite» du téléscope spatial Hubble, qui, en plus de voir sa durée de vie prolongée, a hérité de nouveaux yeux ayant permis la prise d'images de l'univers d'une qualité sans précédent.

Parmi les «sujets chauds» à surveiller en 2010, Science pointe le métabolisme des cellules cancéreuses, le séquençage de l'exome -les gênes représentant 1% du patrimoine génétique mais contrôlant les fonctions vitales de l'organisme- ainsi que l'avenir des vols habités dans l'espace.