Une nouvelle carte plus détaillée de Mars montre des réseaux de vallées tout autour de l'équateur témoignant d'un climat passé humide avec des précipitations et la présence d'un vaste océan dans l'hémisphère nord, selon des travaux publiés lundi.

Cette carte réalisée par des chercheurs américains avec un nouveau programme informatique indique que cet ensemble de vallées est au moins deux fois plus étendu qu'estimé dans la précédente et unique cartographie faite jusqu'alors.

«Toutes les indications obtenues en analysant les réseaux de vallées sur la nouvelle carte mettent en évidence le scénario d'un climat particulier dans le passé de la Planète rouge», explique Wei Luo, professeur de géographie à l'Université de North Illinois (nord), l'un des auteurs de cette recherche.

Alimenter de tels ensembles de rivières et de fleuves «nécessitait des pluies et l'existence d'un océan (pour les alimenter ndlr) qui devait recouvrir la plus grande partie de l'hémisphère nord, probablement un tiers de la superficie de la planète», précise-t-il.

Cette étude paraît dans la dernière édition du Journal of Geophysical Research.

Le système de vallées martien a quelques ressemblances avec ce qui existe sur la Terre laissant penser que Mars a été plus chaude et plus humide dans son passé qu'elle ne l'est aujourd'hui.

Mais depuis la découverte de ces réseaux de vallées en 1971 par la sonde américaine Mariner 9, les experts débattent sur le fait de savoir si celles-ci ont résulté d'une érosion de l'eau en surface, indication d'un climat humide avec des pluies ou d'un processus de suintage du sol. Ce phénomène peut se produire dans des conditions sèches et froides.

La grande disparité dans les densités entre les réseaux de rivières martiens et terrestres plaide surtout en faveur de la théorie d'une érosion par suintage de l'eau pour expliquer la formations de ces vallées sur Mars, notent ces chercheurs.

Mais cette nouvelle carte montre une moins grande différence dans la densité des réseaux de vallées sur la planète rouge, montrant dans certaines régions des ensembles de vallées d'une densité plus comparable à ceux trouvés sur la Terre.

«Ceci affaiblit l'hypothèse d'une érosion par de l'eau courant sur le sol en faveur d'une érosion résultant du niveau des rivières», relève Wei Luo qui a travaillé sur ce projet avec Tomasz Stepinski du «Lunar and Planetary Institute».