Des chercheurs du CHU d'Angers, en France, ont annoncé jeudi avoir mis en évidence un nouveau gène à l'origine de l'autisme et vraisemblablement responsable de 1% des cas de cette maladie.

Le gène identifié, le MEF2C, «comme les autres gènes impliqué dans l'autisme et le retard mental, n'est probablement responsable que de 1% des cas», a annoncé le CHU dans un communiqué. Mais dans ces cas, «il ne s'agit pas d'une susceptibilité à développer des troubles autistiques mais bien de la cause directe de la maladie», souligne le CHU.

«La fonction du MEF2C commence à être connue dans le cerveau. Il a été en particulier montré que, chez la souris, ce gène intervient dans la mise en place des connexions entre les cellules cérébrales et dans les processus de la mémoire», poursuit le communiqué.

«Cela ouvre la voie encore très longue vers des prises en charge thérapeuthiques adaptées», conclut le texte, en rappelant que la science est encore «très loin de comprendre tous les mécanismes de cette maladie».

Cette découverte a été rendue possible grâce à une nouvelle technique dont dispose le CHU d'Angers depuis un an, la technique des puces à ADN, qui permet de détecter de très petites anomalies des chromosomes.

La technique des puces à ADN, ou microarrays, permet de réaliser à partir d'un simple prélèvement sanguin et dans un délai extrêmement court (3 à 4 jours), une véritable carte d'identité de l'ensemble des 30.000 gènes d'un être humain.

Grâce à cette technique, l'équipe angevine a pu observer en 2008 un 5e enfant présentant une anomalie chromosomique similaire à celle relevée chez 4 autres enfants à Rouen, Lille et Rennes, atteints d'une anomalie commune du chromosome 5. Cette anomalie, invisible par les moyens traditionnels d'investigation, avait pour conséquence la disparition de plusieurs gènes dans ce chromosome.

Toutefois, dans l'anomalie observée à Angers, ce n'était pas plusieurs gènes qui avaient disparu, mais un seul, le MEF2C.

Cette annonce intervient au lendemain de celle faite mercredi à Rouen par l'équipe de neuro-génétique du laboratoire Inserm U 614. Celle-ci a mis en évidence une base génétique commune à l'autisme, la schizophrénie et le retard mental, après avoir comparé les désordres génétiques sur 750 patients.

L'équipe de Rouen a établi par ailleurs que les gènes altérés sont ceux qui jouent un rôle dans les connections entre les neurones, comme le soulignent aussi les travaux du CHU d'Angers.