Les êtres humains ne sont pas les seuls bipèdes à se sentir flattés lorsqu'ils sont imités: l'imitation constitue chez les primates un premier pas vers les liens sociaux, affirme une étude parue jeudi dans Science.

«Les chercheurs savent que les êtres humains préfèrent le comportement de ceux qui subtilement imitent leurs gestes ou leurs attitudes», a expliqué Duane Alexander, directeur de l'Institut pour la santé et le développement de l'enfant «Eunice Kennedy Shriver», proche de Washington, qui fait partie des Instituts Nationaux de la Santé (NIH).

«Nous avons voulu voir comment l'imitation suscite le lien social chez les primates ce qui peut nous aider à comprendre certaines maladies comme l'autisme où l'imitation et le lien avec l'autre fonctionnent mal», a expliqué le chercheur.

Selon les auteurs qui s'appuient sur des études précédentes, les êtres humains adoptent volontiers les manières et les postures des gens qu'ils rencontrent, une attitude qui suscite en retour inconsciemment bienveillance et empathie de la part de l'imité.

Ce mimétisme serait à la base des liens sociaux.

L'étude menée par les NIH et deux institutions italiennes - l'Institut des sciences cognitives de Rome et l'Université de Parme - , a observé le même comportement de mimétisme chez les singes capucins, une espèce hautement sociable.

Les singes, divisés en deux groupes, était mis individuellement en présence d'un chercheur. Chaque singe a reçu une balle. Dans un des groupes, le chercheur imitait les gestes du singe lorsqu'il jouait avec la balle, la faisant rebondir ou la mettant dans la bouche comme lui. Dans l'autre groupe, le chercheur adoptait une attitude différente.

Les singes qui avaient été minutieusement imités, préféraient la compagnie de ces chercheurs, passant plus de temps avec eux.

Lors d'un autre exercice, les singes ont chacun reçu un gadget. Les primates devaient rendre l'objet à leur interlocuteur après avoir reçu une récompense.

Même avec la récompense, les singes ne rendaient le jouet qu'aux chercheurs qui les avaient imités et ignoraient les autres.