Pour la première fois hier, deux astronautes canadiens, Julie Payette et Robert Thirsk, se sont rencontrés dans l'espace. Julie Payette a été vue souriante, faisant la bise à ses confrères de la Station spatiale internationale (ISS) et immortalisant sur photo la scène des retrouvailles.

La navette spatiale Endeavour s'est amarrée à la Station spatiale internationale à 13h47, huit minutes plus tôt que prévu. À 15h48, après qu'on se fut assuré que la pression des deux vaisseaux était égale, le sas a été ouvert. Les astronautes se trouvaient alors à 354 km au-dessus du nord de la côte australienne.

 

Fait amusant dans ce monde hautement technologique, c'est au son d'une petite cloche - conformément à une tradition émanant de la Marine américaine - que les 13 astronautes ont été réunis.

Jamais autant d'astronautes ne se sont retrouvés à bord de la Station spatiale au même moment. «Treize personnes, ça fait beaucoup, mais nous sommes ravis d'être là», a déclaré le commandant d'Endeavour, Mark Polansky, après que les astronautes se furent salués dans de chaleureuses étreintes.

Ça faisait aussi beaucoup de monde dans l'image, de sorte que le moment précis où les deux Canadiens se sont réunis là-haut - un moment historique, a répété à plusieurs reprises Steve MacLean, président de l'Agence spatiale canadienne - n'a jamais été croqué, Julie Payette se trouvant malencontreusement trop à l'arrière-plan dans un premier temps.

Mais ils étaient bien là, tous les deux, Robert Thirsk, qui avait décollé vers la Station spatiale le 27 mai et Julie Payette qui, elle, est partie mercredi.

Pour l'astronaute québécoise, la journée d'hier était importante. De concert avec le commandant Mark Polansky et le pilote Douglas Hurley, elle a participé, de la cabine de pilotage, à l'exécution des délicates manoeuvres d'approche de la navette spatiale Endeavour à la Station spatiale.

C'était là un ballet aérien de haute précision. La vitesse à l'arrimage était de 28 000 km/h et la marge de manoeuvre, d'à peine quelques centimètres.

À l'Agence spatiale canadienne, à Saint-Hubert, les opérations d'hier ont été suivies de près, notamment par le président Steve MacLean.

«À titre d'astronaute, c'est agréable de savoir que l'on se dirige vers la Station spatiale internationale. C'est un peu comme si on avait un chez-soi vers lequel se diriger. Quand j'y suis allé, je me souviens que les astronautes qui s'y trouvaient déjà étaient contents de nous voir, mais jamais aussi contents que quand on leur a offert des fruits frais! Ils avaient les yeux tout ronds!» a évoqué M. MacLean.

À 200 m de l'arrimage, le commandant Mark Polansky a fait une pirouette afin que les occupants de la Station spatiale photographient le ventre de la navette. Les photos ont ensuite été transmises à Houston, au Texas. C'était là une précaution supplémentaire pour s'assurer que les débris de mousse isolante qui se sont détachés après l'ascension en orbite, mercredi, n'ont causé aucun dégât. Mais jusqu'à présent, la NASA ne s'en alarme aucunement.

La navette spatiale Endeavour restera amarrée à l'ISS jusqu'au 31 juillet. Pendant ce temps, l'équipage installera une plateforme au laboratoire japonais Kibo, remplacera des batteries, transférera de l'équipement et réalisera cinq sorties dans l'espace. Pour cette mission d'assemblage chargée en opérations robotiques, Julie Payette manipulera le Canadarm, le Canadarm2 ainsi que le bras robotique japonais.

Demain, les astronautes canadiens Robert Thirsk et Julie Payette prendront part à une vidéoconférence en direct de l'espace.