Le président américain Barack Obama a exalté lundi l'esprit de la conquête spatiale pour prendre le ferme engagement de rendre à la science la place qu'elle mérite selon lui et de lui consacrer plus de 3% du Produit intérieur brut.

Dans un discours devant l'Académie nationale des sciences à Washington, M. Obama a aussi promis de veiller à ce que la science ne soit plus sacrifiée à l'idéologie.

«Il y a un demi-siècle, notre pays s'est engagé à être à la tête de l'innovation scientifique et technologique dans le monde, à investir dans l'éducation, la recherche, l'ingénierie, à se donner pour objectif d'aller dans l'espace et à associer chaque citoyen à cette mission historique», a dit M. Obama.

Jamais l'Amérique n'a investi davantage dans la recherche et le développement qu'en 1964, en pleine course à l'espace, selon la Maison-Blanche. Mais la part de ces investissements dans le PIB n'a cessé de diminuer depuis, a déploré M. Obama.

«Je suis ici pour nous fixer cet objectif: nous allons consacrer plus de 3% de notre PIB à la recherche et au développement. Nous n'allons pas seulement égaler, mais dépasser le niveau atteint au plus fort de la course à l'espace, en investissant dans la recherche fondamentale et la recherche appliquée, en encourageant l'innovation privée, en favorisant les avancées dans les domaines de l'énergie et de la médecine et en améliorant l'enseignement des mathématiques et des sciences», a-t-il dit.

«Ceci représente l'engagement le plus fort dans l'histoire américaine envers la recherche et l'innovation scientifiques», a-t-il assuré.

La science n'a pas seulement souffert du désengagement financier de l'État, mais aussi de la politisation, a-t-il dit.

«Avec mon administration, les jours sont révolus où la science cédait le pas à l'idéologie (...) Je veux être sûr que ce soient les faits qui motivent les décisions scientifiques et non l'inverse», a-t-il dit dans ce qui ressemble fort à une critique de certains de ses prédécesseurs parmi lesquels George W. Bush.

Ce dernier a longtemps invoqué les nécessités économiques pour refuser des quotas contraignants d'émissions de gaz à effet de serre, ou le droit à la vie pour refuser que l'État finance la recherche sur les cellules souches de l'embryon. M. Obama a réautorisé ce financement en mars en faisant valoir le potentiel de ces cellules pour aider à soigner certaines des maladies les plus graves.

Il a réaffirmé lundi sa volonté de faire en sorte que les États-Unis réduisent leur pollution par les émissions de gaz carbonique de 80% d'ici à 2050, d'instaurer un marché des émissions sur lequel s'achèterait et se vendrait le droit de polluer et de créer une économie du XXIe siècle fondée sur une énergie propre.

M. Obama a ainsi annoncé une nouvelle initiative de 400 millions de dollars avec le lancement d'une organisation (ARPA-E, pour Advanced Research Projects Agency-Energy) qui oeuvrera au développement de technologies innovantes dans le domaine de l'énergie pour réduire la consommation de pétrole et les émissions polluantes. Cette organisation sera copiée sur l'agence du ministère de la Défense qui est à l'origine d'internet et des avions furtifs.

La Maison-Blanche a par ailleurs annoncé les noms des vingt membres de haut niveau et de tous les domaines qui formeront le conseil scientifique et technologique du président.