Les traitements antirétroviraux devraient être entrepris dès que le niveau des lymphocytes CD4 -les globules blancs marqueurs de l'immunité- est descendu à 350 par ml de sang, sans attendre qu'il atteigne un niveau critique, selon une étude publiée par le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Il est généralement admis que le traitement par antirétroviraux, dont les effets secondaires sont souvent lourds, doit commencer au plus tard lorsque le niveau des globules blancs descend au niveau de 200/ml, alors que le niveau normal est supérieur à 500.

«Pour une maladie jadis toujours mortelle qui est devenu gérable sur plusieurs dizaines d'années, les décisions de traitement sont essentielles», ont souligné Scott Hammer, du Collège des médecins et chirurgiens de l'Université Columbia, à New York, et des représentants de la branche américaine de la société du Sida (AIDS society-USA).

Ils présentaient les résultats de cette étude en marge de la rencontre mondiale sur le Sida qui s'ouvre ce dimanche à Mexico devant quelque 22.000 personnes.

Comme le soulignent les auteurs de l'étude, le domaine de la thérapie antirétrovirale évolue constamment, et «le ratio bénéfice/risque penche vers un traitement plus précoce». Selon eux, contrôler plus tôt le virus réduit les risques de cancers associés au virus et de maladies cardiovasculaires.

Ils ont analysé les données des deux dernières années pour définir des principes permettant de gérer au mieux l'utilisation des antirétroviraux : outre le meilleur moment pour commencer la thérapie, les produits à utiliser, le suivi du patient, la surveillance des éventuels échecs thérapeutiques.

Parmi les différents médicaments qui existent, il faut choisir selon eux en fonction de la simplicité de la thérapie, du nombre de pilules à prendre, de la tolérance pour ces médicaments, du désir de grossesse.

Le patient soumis à un traitement antirétroviral doit être surveillé de près, le but étant de maintenir une charge virale en dessous de 50 copies par ml de sang, c'est à dire en-dessous du seuil détectable.

«Avec de la créativité et de la volonté politique, le progrès et l'approche individualisée de la thérapie qui prévalent dans le monde développé peuvent être adaptés au monde en développement, où vivent 90% de la population affectée par le virus», écrivent les auteurs de l'étude.

Il y a actuellement 33 millions de personnes atteintes par le virus, dont 2,7 millions de plus par an.