Des chercheurs britanniques ont découvert une nouvelle espèce de bactéries dans la bouche humaine, ce qui pourrait aider à mieux comprendre les caries et les gingivites et conduire à de meilleurs traitements, selon une revue de microbiologie spécialisée.

Les chercheurs, dont les travaux sont publiés dans le numéro d'août de l'International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology (IJSEM), ont trouvé dans des tissus sains et des tumeurs, trois souches non identifiées d'un type de bactérie dénommé Prevotella.

Les bactéries Prevotella font partie de la flore microbienne normale humaine, et sont par ailleurs associées à diverses maladies orales et à des infections d'autres parties du corps.

Les chercheurs ont baptisé la nouvelle espèce du nom de Prevotella histicola car elles habitent les tissus -c'est le sens du mot histicola-, expliquent-ils.

«Cette espèce a été isolée dans les tissus de la bouche, aussi bien à l'intérieur de tissus sains que dans des cancers buccaux», indique le professeur William Wade du King's College London Dental Institute.

«Ceci confirme d'autres travaux montrant que les bactéries orales peuvent envahir tissus et cellules», selon lui.

Caries et gingivites sont les plus courantes des maladies infectieuses chez les humains et sont causées par des modifications de la flore normalement présente dans la bouche.

Mieux comprendre la composition des micro-organismes de la bouche devrait également aider les chercheurs à imaginer de nouvelles mesures de prévention et de nouveaux traitements, d'où l'intérêt pour les laboratoires de décrire de façon détaillée et donner un nom à chaque espèce de bactéries présente dans la cavité buccale, relève le Pr Wade.

«Une bouche humaine saine héberge une énorme variété de microbes incluant virus, champignons, protozoaires, bactéries» rappelle ce spécialiste.

«Les bactérie sont les plus nombreuses : chaque millilitre de salive en contient 100 millions et il y a plus de 600 espèces différentes de bactéries dans la bouche. Environ la moitié d'entre elles restent à nommer et nous essayons de décrire et nommer les nouvelles espèces», explique encore le Pr Wade.