Douze millions d'infections par le VIH pourraient être évitées d'ici 2015 avec une vraie politique de prévention combinant plusieurs méthodes, à niveau de contamination constant, selon un «appel à l'action» lancé par l'Onusida à l'occasion de la Conférence de Mexico.

Dans cet appel, publié mercredi dans la revue britannique Lancet, le directeur de l'Onusida Peter Piot et ses collègues soulignent que le nombre de nouvelles infections annuelles serait alors réduit des deux-tiers.

La prévention combinée, utilisant conjointement plusieurs pistes -préservatif, circoncision, échange de seringues, changement de comportement sexuel...- est au coeur de la Conférence internationale sur le sida qui s'achève vendredi.

«Les gouvernements, les communautés et les chercheurs doivent mettre en application une prévention combinée, et la communauté internationale doit mobiliser tout le soutien nécessaire pour cet effort», estiment les signataires, qui rappellent que chaque jour quelques 7000 personnes sont nouvellement infectées par le virus.

Pour eux, les programmes les plus importants dans ce domaine n'ont pas obtenu un financement suffisant, et n'ont pas visé forcément les populations qui en ont le plus besoin.

Les responsables de l'Onusida demandent aux chercheurs et à ceux qui les soutiennent d'«élargir l'agenda de la recherche sur la prévention», en particulier dans le domaine de la recherche «opérationnelle», ou recherche appliquée.

Ils demandent aussi que le travail sur la mise au point d'un vaccin, qui a connu récemment des échecs, se poursuive, et que se développe l'investissement dans la recherche pour toute autre technologie préventive.

Pour l'Onusida, le coût estimé d'une prévention accessible à tous devrait atteindre un peu plus de 15 milliards de dollars d'ici 2015.

«Aucun des succès de la prévention des dernières 25 années n'a été facilement obtenu», notent les signataires, pour qui il convient d'aborder le problème avec une approche de long terme.