Les ingénieurs russes n'ont toujours pas déterminé l'origine du mauvais fonctionnement de la capsule Soyouz lors des deux dernières rentrées dans l'atmosphère avec des astronautes à bord, a indiqué mercredi Michael Griffin, le patron de la Nasa.

«Malgré le fait que tous les meilleurs ingénieurs travaillent sur ce problème, aucun n'a pu trouver la cause de l'anomalie», a-t-il dit dans un entretien avec l'AFP, soulignant la très étroite collaboration russo-américaine sur cette question.

Lors de sa dernière descente le 19 avril, la capsule russe a dévié de sa trajectoire, touchant le sol à 420 km du point d'atterrissage prévu dans la steppe kazakhe après une entrée dans l'atmosphère qui a fait subir à ses occupants des forces gravitationnelles bien plus élevées que la normale.

L'astronaute américaine Peggy Whitson, le cosmonaute russe Iouri Malentchenko et la spationaute sud-coréenne Yi So-Yeon se trouvaient à bord de Soyouz, de retour de la Station spatiale internationale (ISS).

Une anomalie similaire s'était produite lors de la précédente rentrée dans l'atmopshère le 21 octobre 2007.

«Je dirais en toute honnêteté que les Russes font preuve d'une extrême ouverture sur ce problème» et que des «deux côtés (russe et américains) nous n'avons pas encore été capables de déterminer la cause» de l'anomalie, a ajouté Michael Griffin, indiquant qu'un observateur américain faisait partie de la commission d'enquête russe.

«Nous ne savons pas quand nous saurons (...) et nous faisons tout notre possible», a-t-il poursuivi, notant que «des gens très forts se penchaient sur le problème».

Il a indiqué s'être entretenu de cette question avec son homologue russe Anatoly Perminov, directeur de Roskosmos (RKK), il y a deux semaines à Paris en marge de la réunion des responsables des cinq principaux partenaires de l'ISS.

Après la mise en retraite des trois navettes spatiales en 2010, les États-Unis dépendront exclusivement des Soyouz russes pour transporter leurs astronautes vers et en provenance de l'ISS, et ce jusqu'à l'entrée en service du prochain vaisseau spatial américain Orion en 2014 ou 2015.

Le Soyouz est considéré comme le lanceur le plus éprouvé du monde avec plus de 1600 vols à son actif.