La 17ème conférence sur le sida a exhorté les pays du G8 à respecter leurs engagements financiers, tout en appelant à la fin de la stigmatisation dont sont victimes les séropositifs dans le monde entier, à l'issue de ses travaux.

Devant plusieurs milliers de personnes, Michel Kazatchkine, directeur du Fonds global de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, s'est félicité qu'aujourd'hui «des vies (soient) sauvées sur une échelle sans précédent».

«Dans le combat contre le sida, nous avons créé le mouvement le plus dynamique pour la santé et la justice que le monde ait jamais vu», a-t-il souligné.

Comme d'autres intervenants, il a insisté aussi sur la nécessité impérieuse de respecter les engagements de financement, alors que 33 millions de personnes sont atteintes par le virus et que seulement 3 millions reçoivent un traitement sur les 10 millions qui devraient être soignés.

Les Nations Unies se sont engagées en 2006 sur le principe d'un «accès au traitement pour tous» d'ici 2010.

«Nous sommes profondément troublés qu'à moins de deux ans de la date fixée pour un accès universel, le G8 ait fourni seulement un peu plus du tiers des ressources promises d'ici 2010», a dit M. Kazatchkine.

«Les pays doivent faire plus pour que le sida et la santé soient une priorité financière», a-t-il souligné.

Son discours a été interrompu par une manifestation d'une dizaine de travailleurs du sexe mexicains, accusant le gouvernement de «mensonges» et demandant la reconnaisssance de leurs droits et de leur dignité.

Plusieurs responsables ont insisté sur la nécessité de lutter contre l'homophobie, la discrimination et la stigmatisation, «qui ne font qu'alimenter la pandémie».

«Marginaliser les groupes à risque va seulement permettre d'augmenter le nombre des gens infectés», a souligné Luis Soto Ramirez, co-président sortant de la Société internationale du sida (IAS).

D'autres manifestants, poing levé, sont montés sur l'estrade pour demander «des logements pour les gens ayant le sida». Ils brandissaient aussi un tee-shirt sur lequel était inscrit : «Combattez le sida, pas l'Irak».

Le Canadien Julio Montaner, directeur des activités cliniques du Centre d'excellence sur le sida de Colombie Britannique et nouveau président de la IAS, a estimé que «le monde doit suivre l'exemple des États-Unis», qui viennent d'annoncer un triplement des fonds consacrés au sida.

«Nous avons l'outil pour contrôler la pandémie», a-t-il souligné.

Un concert de mariachis mexicains a clôturé cette conférence qui se tient tous les deux ans pendant six jours, et dont la prochaine édition se tiendra à Vienne (Autriche).