Une seule dose de chimiothérapie est aussi efficace qu'une thérapie radiologique pour traiter des cancers précoces du testicule qui touchent surtout des hommes très jeunes, selon une étude clinique dévoilée dimanche.

Cette approche s'est avérée être sûre, efficace et moins toxique que les radiations, a expliqué le Dr Tim Olivier, professeur émérite de cancérologie à l'hôpital St Bartholomew à Londres et principal auteur de cette étude présentée à la 44e conférence annuelle de l'American Society of Clinical Oncology (ASC0) réunie ce week-end à Chicago.

«Ces travaux montrent qu'une dose de chimiothérapie à base de sel de platine après une intervention chirurgicale pour enlever la testicule affectée est une nouvelle alternative sans risque à la radiologie pour les patients atteints d'une tumeur testiculaire précoce préférant un traitement plus court», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.

De futures études viseront à déterminer la possibilité d'éviter l'ablation du testicule avec seulement une extraction de la tumeur et des tissus sains qui l'entourent, suivie d'une simple dose de chimiothérapie pour les hommes dont le cancer est encore suffisamment petit, a indiqué le Dr Olivier.

Tous les patients ayant participé à cette étude clinique (1477 au total) étaient atteints d'un type de tumeur du testicule appelée séminome qui compte pour la moitié des cas.

Sur ce total, 573 patients choisis au hasard ont été traités avec une simple dose de chimiothérapie à base de sel de platine durant une visite d'une heure à l'hôpital.

Le second groupe de 904 malades a subi un traitement radiologique quotidien pendant deux ou trois semaines en centre hospitalier.

Après cinq ans, le taux de récurence du cancer était statistiquement similaire dans les deux groupes à savoir 5% chez les patients traités avec une dose de chimiothérapie et 4% pour ceux soumis à une thérapie radiologique.

De plus, après une période médiane de suivi de 6,5 ans, les patients traités avec une dose de chimiothérapie avaient 78% moins de risque de développer une tumeur dans la seconde testicule que ceux du groupe ayant eu de la radiologie.

Les effets secondaires des traitements dans les deux groupes ont été jugés faibles, soulignent les auteurs de l'étude.

Le cancer du testicule est le plus souvent diagnostiqué chez des hommes entre 15 et 35 ans. Il y a environ 8000 nouveaux cas par an aux États-Unis et la plupart sont curables avec une intervention chirurgicale suivie par une thérapie radiologique.